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L’évacuation musclée d’une militante vire au pugilat entre Le Pen et Darmanin


La militante est une conseillère municipale écologiste de Boulogne-Billancourt, en région parisienne. (Photo : AFP)

L’évacuation musclée d’une militante anti-RN lors d’une conférence de presse de Marine Le Pen a viré mercredi au pugilat entre la candidate à l’Elysée et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Les images ont fait le tour des médias et des réseaux sociaux mercredi. Lors d’une conférence de presse de Marine Le Pen, une activiste anti-RN du collectif « Ibiza » brandit une pancarte en forme de cœur. A l’intérieur, la photo de Marine Le Pen et Vladimir Poutine. Elle est alors rapidement mise à terre par un policier, puis tirée par les bras par un deuxième homme et traînée par terre hors de la salle. La militante est une conseillère municipale écologiste de Boulogne-Billancourt, en région parisienne.

Une évacuation musclée qui interroge. « Ce sont les policiers de M. Darmanin, il faut s’adresser à M. Darmanin, parce que moi je n’y suis pour rien », assure un peu plus tard la candidate sur BFMTV, en mettant en cause les « services de protection des personnalités ». « Ce n’est pas moi qui leur donne ni des instructions ni des consignes sur la méthode d’intervention », a-t-elle poursuivi.

Réplique du ministre de l’Intérieur à la candidate dans un tweet : « Quel mépris pour les policiers de la République qui assurent votre protection ». « Ayez plutôt l’honnêteté de dire que l’individu qui traîne la manifestante sur le sol est un membre de votre service d’ordre privé », ajoute Gérald Darmanin.

Darmanin espère des excuses auprès des policiers

Dans la soirée, lors d’un débat sur BFMTV entre Gérald Darmanin et le président par intérim du RN Jordan Bardella, celui-ci a reconnu que c’était bien un membre du service d’ordre du RN qui avait traîné l’activiste par terre.

L’homme qui l’avait mis à terre était quant à lui un policier de la SDLP, le Service de la protection, rattaché à la Police nationale, ont expliqué à la fois Jordan Bardella et Gérard Darmanin. Le ministre de l’Intérieur est alors reparti à la charge: « Madame Le Pen a nommément désigné les policiers comme étant responsables de cette situation, alors que c’est son service d’ordre. Comment voulez-vous être une présidente de la République qui dit protéger les Français si, dès qu’il y a un problème, elle dit: ce sont les policiers. Et en plus, c’est pas eux. C’est une faute importante », a-t-il dit, estimant que la candidate « se grandirait de s’excuser auprès des policiers de la République ».

Réplique de Marine Le Pen dans un tweet : « J’ai le plus grand respect pour ce policier qui a assuré ma protection en immobilisant cette activiste. Je le remercie et déplore que Gérald Darmanin lui ait retiré sa mission. Le fonctionnaire blessé n’a pu terminer sa mission et c’est un agent de sécurité qui a évacué l’activiste ».

Une source policière a confirmé à l’AFP que le SDLP avait décidé de mettre fin à la mission du policier auprès de Marine Le Pen, « notamment pour une question de confiance » et qu’il « sera redéployé sur une autre mission ».