Les campagnes antiréfugiés, menées, notamment, par de petits partis néonazis, comme le NPD ou Der Dritte Weg (La Troisième Voie), pourraient « conduire l’extrême droite à se radicaliser encore plus », s’est inquiété, dans un entretien vendredi au Tagesspsiegel , Hans-Georg Maassen, patron de l’Office de protection de la constitution (Verfassungsschutz, renseignements intérieurs). « Dans une atmosphère aussi échauffée, nous ne pouvons pas exclure que des groupes (d’extrême droite) prêts à commettre des actes de terrorisme se forment », a prévenu Maassen.
« Globalement, l’extrême droite est en perte de vitesse, mais la part des militants violents augmente, dernièrement jusqu’à environ 50 % , a-t-il encore indiqué. Dans la première moitié de 2015, les actes de violences liés à l’extrême droite ont augmenté en même temps que le chiffre de demandeurs d’asile. Un changement de tendance pour la deuxième moitié (de 2015) n’est pas en vue », rapporte Maassen.
En juin, les renseignements intérieurs allemands avaient déjà indiqué qu’en 2014, les agressions imputables à l’extrême droite avaient augmenté de près de 24 %, leur plus haut niveau depuis 2008. L’Allemagne fait face à un afflux massif de demandeurs d’asile. Parallèlement, les actes de violences contre ces réfugiés, souvent imputés à l’extrême droite, se multiplient, notamment dans l’Est où des formations de droite radicale, à l’image du NPD, sont bien implantées. Selon la commission des Affaires intérieures du Bundestag, 340 attaques ont été commises cette année, entre janvier et août, contre des foyers de demandeurs d’asile à travers le pays.
AFP/M.R.