Un homme est mort mercredi à l’aube après avoir percuté avec son véhicule le portail de l’ambassade de Russie à Bucarest avant de s’immoler, a annoncé la police roumaine.
« La voiture s’est encastrée dans le portail et immédiatement après, le conducteur a déclenché un dispositif, ce qui a provoqué un incendie » à l’intérieur de l’habitacle, a déclaré le procureur Bogdan Staicu à la presse. Il a ajouté que des récipients contenant des substances inflammables avaient été retrouvés dans le véhicule.
Des images amateur diffusées sur les réseaux sociaux montraient un véhicule en flammes, encastré perpendiculairement dans le portail de la représentation diplomatique.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de cet acte, qui restaient imprécises. « Nous ne savons pas s’il est lié à des circonstances personnelles ou à d’autres éléments », a assuré le magistrat. La police s’est refusée à divulguer tout détail sur l’identité ou la nationalité du conducteur.
Selon des sources citées par les médias, il s’agit du responsable d’une ONG de défense des droits des pères, qui avait été condamné mardi à plus de 15 ans de prison pour abus sexuels envers sa fille mineure.
Dans son dernier message posé sur Facebook, deux jours avant l’incident, il avait témoigné de sa solidarité avec les Ukrainiens et demandé l’expulsion de tous les diplomates russes. « Nous sommes tous Ukrainiens jusqu’à ce que cette terrible guerre finisse », avait-il écrit.
« Il a été communiqué que ce n’était pas un accident mais un incident planifié contre la représentation russe, le conducteur ayant crié quelque chose au garde », a réagi de son côté le puissant Comité d’enquête de Russie. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères roumain « a rejeté toute attribution ou signification politique de ce tragique incident et appelé l’ambassade russe à s’abstenir de toute interprétation dans l’attente des résultats de l’enquête ».
Le bâtiment, situé dans un quartier cossu de Bucarest, est protégé depuis le début de l’agression russe en Ukraine par des barrières de police placées sur le trottoir, afin d’empêcher d’éventuels débordements lors de manifestations contre la guerre. Le boulevard était fermé mercredi à la circulation et plusieurs policiers et agents du service de renseignement se trouvaient sur place, a constaté un journaliste de l’AFP.