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Record de froid en France pour un mois d’avril


Photo : pixabay

La France a enregistré entre dimanche et lundi sa nuit la plus froide depuis 1947 pour un mois d’avril, le gel ayant « tapé fort » dans de nombreuses régions de culture d’arbres fruitiers, sans qu’on sache encore s’ils ont été frappés comme il y a un an.

En raison de ces températures très basses, le gestionnaire du réseau électrique RTE, anticipant une consommation d’électricité en hausse lundi matin dans l’Hexagone, avait appelé entreprises et particuliers à freiner leur consommation d’électricité, et le risque de coupures électriques semblait avoir été évité en milieu de matinée.

Lundi matin, Météo France a annoncé que les températures les plus froides pour un mois d’avril depuis 1947 dans le pays avaient été enregistrées au cours de la nuit. Des records ont été battus notamment à Mourmelon (Marne, -9,3 degrés), Châteauroux (Indre, -5,6 degrés) ou encore à Vannes (Morbihan, -3,2 degrés).

« Dès le lever du soleil, les températures vont remonter et devraient être positives à peu près partout vers 10 heures. Le gel a touché plus de 90% du pays et était plus ou moins intense selon les zones », a précisé Patrick Galois, prévisionniste de Météo France.

Des scientifiques spécialisés dans « l’attribution » de certains phénomènes météo au changement climatique avaient conclu que ce dérèglement avait « augmenté d’environ 60% » la probabilité d’un épisode de froid similaire à celui d’avril 2021.

« C’est très grave, ça a tapé fort cette nuit, beaucoup d’arboriculteurs sont touchés. Ce qui a souffert, ce sont surtout les fruits à noyaux », a indiqué de son côté Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire.

« Il y a beaucoup de régions touchées, comme la Dordogne, la Bourgogne, l’Alsace, le Centre-Val de Loire, le Lot-et-Garonne, le Maine-et-Loire. Il faudra un accompagnement » de l’État, car il y a « de la calamité à déclarer. On ne peut pas encore faire de bilan, car les dégâts, on les voit quand ça dégèle », a expliqué Mme Lambert.

Pic de consommation d’électricité

« C’est vraiment les arboriculteurs, au vu de l’état d’avancement des vergers, qui vont être très fortement impactés. Je pense à la prune, je pense à la mirabelle, je pense à tous les fruits à noyaux et à la pomme dans ces secteurs-là », a souligné Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA.

« Ce qui semblerait épargné à ce stade-là, c’est plus la Méditerranée et un peu la vallée du Rhône, grâce au Mistral et des températures qui ont été entre 0 (et) -1 degré. Il va falloir attendre pour voir s’il y a pas quelques dégâts, je pense notamment sur ces parcelles qui sont en bas-fond. Vers 11h-midi, on verra plus l’ampleur des dégâts », a-t-il ajouté.

L’an dernier, un épisode exceptionnel de gel en avril avait déjà touché les agriculteurs français et fait perdre une bonne partie de la récolte de pêches, abricots, cerises ou encore de poires, sans compter la production de vin.

Dimanche, le Premier ministre Jean Castex avait évoqué l’ouverture, si nécessaire, d’un « fonds d’urgence » pour les départements les plus concernés.

Du côté de la consommation d’électricité, le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension RTE, qui avait activé le signal national Ecowatt « orange » (pouvant aller jusqu’à rouge) en raison des températures basses, indiquait lundi matin que le risque de coupures s’éloignait.

Peu après 09 heures, la consommation était « un peu en deçà de nos prévisions, mais il est encore trop tôt pour savoir quel est l’impact des éco-gestes. En tout cas, on a jusqu’à présent assez de production pour répondre à la consommation (…) un peu plus faible que les prévisions », a précisé RTE à l’AFP.

Vers 09h15, la consommation nationale atteignait 71.346 MW, au-dessous du pic potentiel de 73.000 MW attendu initialement pour 09h, selon le site Eco2Mix de RTE, qui permet de suivre la consommation électrique en temps réel.

Le système électrique français est sous tension cet hiver, en raison notamment de nombreuses fermetures de réacteurs nucléaires, pour maintenance ou problèmes de corrosion. Actuellement, 27 réacteurs nucléaires sont indisponibles sur 56.