Le Luxembourgeois de la BMC prend la 6e place d’une 12e étape enlevée, au sprint, par le Néerlandais Danny Van Poppel (Trek). Au classement général, Fabio Aru conserve le maillot rouge.
La douzième étape est arrivée in extremis au sprint. La faute à cinq fuyards qui ont donné du fil à retordre aux équipes de sprinteurs. Mais finalement, c’est Danny Van Poppel et les Trek qui se sont imposés. De son côté, Jempy Drucker, coincé, prend la sixième place.
Après l’étape dantesque de la veille, le peloton très éprouvé de cette Vuelta-2015 avait droit, sur le papier en tout cas, à un peu de répit. En effet, cette 12e étape, qui menait les coureurs d’Escaldes-Engordany à Lleida, semblait dessinée pour les baroudeurs ou les sprinters. Et dans ces conditions, on attendait avec impatience de voir ce que pourrait faire Jempy Drucker, déjà deux fois quatrième sur ce Tour d’Espagne.
Mais pour cela, encore fallait-il que cette étape arrive au sprint. Et l’échappée du jour ne l’entendait pas de cette oreille. On retrouvait ainsi cinq coureurs, bien décidés à se faire la belle et tenter d’empêcher ce scenario : il y avait ainsi deux Français, Maxime Bouet (Etixx-QuickStep) et Alexis Gougeard (AG2r-La Mondiale), aux côtés de Miguel Angel Rubiano (Team Colombia), Jaco Venter (MTN-Qhubeka) et Bert Jan Lindeman (LottoNL-Jumbo).
Échappés après à peine une dizaine de kilomètres de course, les cinq comparses vont très longtemps tenir tête à un peloton certainement encore fatigué des énormes efforts consentis la veille et désormais orphelin de Chris Froome (voir ci-dessous).
Les cinq fuyards compteront un peu plus de six minutes d’avance quand les équipes se mettront en route. On retrouvera notamment Trek, qui bosse pour Van Poppel, et surtout Giant-Alpecin, qui veut voir John Degenkolb briller à nouveau. L’écart se réduit, mais, devant, les cinq échappés se relaient parfaitement. Et ils abordent la dernière heure de course encore frais et donnent tout pour repousser l’échéance. Pour Trek, les choses se compliquent avec, à dix kilomètres du but, un ennui mécanique qui contraint Van Poppel à changer de machine.
«J’ai dû faire des détours»
Trente secondes d’avance à cinq kilomètres de l’arrivée : les cinq continuent d’y croire. Et finalement, ce n’est qu’après avoir franchi la flamme rouge qu’ils verront leur rêve d’aller au bout s’envoler définitivement.
L’explication massive va donc avoir lieu. Degenkolb, le grand favori, se retrouve enfermé et ne peut disputer ses chances, alors que, devant, le Néerlandais Danny Van Poppel se montre le plus adroit. Il se faufile parfaitement et signe son premier succès dans un grand Tour : «Quand l’opportunité se présente, vous devez la saisir et à la fin, c’était un sprint sympa. J’ai beaucoup souffert, hier, et je voulais vraiment gagner aujourd’hui.»
Il s’impose d’un cheveu devant le Sud-Africain Daryl Impey (Orica-GreenEdge) et le Belge Tosh Van der Sande (Lotto-Soudal).
De son côté, Jempy Drucker, pour qui ses coéquipiers de la BMC ont même roulé à l’approche du final, s’est battu comme il a pu. Mais il doit se «contenter» d’une déjà très belle sixième place : «Je me sentais bien, mais je me suis enfermé. Cela a de nouveau ralenti un peu, puis ça a accéléré sur la gauche. Après, j’ai dû faire des détours pour dépasser des coureurs. Mais bon. C’est ça la course», confie le Luxembourgeois, qui signe tout de même un nouveau top 10 dans cette Vuelta. Son quatrième, si on tient compte du succès lors du contre-la-montre par équipes initial.
Au classement général, Fabio Aru (Astana), qui n’a jamais été inquiété dans cette journée, conserve donc son maillot rouge de leader, avec 27 secondes d’avance sur l’Espagnol Joaquim Rodriguez, et 30 sur le Néerlandais Tom Dumoulin.
Aujourd’hui, la 13e étape reliera, sur 178 km, Calatayud à Tarazona, avec trois cols sans difficulté majeure à franchir.
Romain Haas