Lourdement touché par la flambée des prix et la guerre en Ukraine, le secteur agricole va pouvoir profiter de nouvelles aides financières accordées mardi par le ministre Claude Haagen.
Lors du débat parlementaire de mercredi dernier sur la sécurité d’approvisionnement alimentaire, le ministre Claude Haagen avait annoncé que cette semaine s’annonçait décisive.
Après avoir participé lundi à la réunion des ministres européens de l’Agriculture, le successeur de Romain Schneider s’est remis autour de la table, mardi, avec les représentants du secteur agricole.
Les pourparlers avec la filière céréale avaient été précédés le 15 mars par un échange avec le secteur porcin. Dans la foulée de ces deux rendez-vous, un nouveau paquet d’aides a pu être ficelé.
L’agriculture luxembourgeoise va profiter d’aides étatiques et européennes qui ne sont pas incluses dans le paquet tripartite que cherchaient à conclure, mardi, gouvernement, syndicats et patronat.
Le feu vert de Bruxelles
Comme annoncé devant la Chambre, le ministre Claude Haagen attendait les décisions du Conseil «Agriculture et Pêche» organisé lundi à Bruxelles. Lors de cette réunion, le feu vert a été accordé aux États membres pour fournir des aides supplémentaires au secteur agricole.
Une première décision majeure concerne l’autorisation accordée aux exploitations agricoles d’utiliser temporairement les terres en jachère pour le pâturage, la production de protéagineux (plantes riches en protéines, telles que le soja) ou de céréales.
Cette mesure doit notamment venir atténuer l’augmentation des prix mondiaux des céréales destinées notamment à l’alimentation du bétail. L’Ukraine, ravagée par la guerre, est un fournisseur important de l’Union européenne en la matière.
La nouvelle politique agricole commune (PAC) impose aux agriculteurs de transformer 4 % des terres arables en friches, le tout afin de rendre plus durable l’agriculture. Cette disposition est donc momentanément mise entre parenthèses.
De l’argent pour le secteur porcin
Dans le courant de cette semaine, la Commission européenne est censée valider deux autres aides pour le secteur agricole. Bruxelles envisage ainsi de déclencher une aide financière aux producteurs via la réserve de crise agricole, prévue par la PAC. Des aides d’État pour le secteur agricole sont également envisagées pour les engrais agricoles et l’énergie.
Le volume de l’enveloppe financière qui sera débloquée n’a pas encore été communiqué par le ministère de l’Agriculture. Il en va de même pour un nouveau plan national de soutien au secteur porcin.
Il s’agit du troisième plan de ce type décidé depuis le début de la pandémie de coronavirus. Les exploitants en difficulté vont pouvoir bénéficier d’une aide en capital non remboursable.
«Cette aide sera (…) subordonnée à différentes conditions, notamment au recul du chiffre d’affaires par rapport à la période de l’avant-crise Covid-19», précise un communiqué du ministère de l’Agriculture.
Situation «extrêmement volatile»
Aussi bien le secteur agricole que celui de la transformation agroalimentaire se voient confrontés à la flambée des prix de l’énergie, à l’augmentation des cours mondiaux de céréales ainsi qu’à une hausse des prix et à des retards dans l’approvisionnement de l’engrais synthétique. Des pénuries d’engrais ne sont pas à exclure.
Au vu de la situation «extrêmement volatile» sur les marchés agricoles, le ministre Claude Haagen annonce vouloir «rester dans un échange permanent avec le secteur agricole et avec celui de la transformation agroalimentaire afin de pouvoir réagir rapidement le cas échéant».