Adjoint d’Arno Bonvini à Mondorf et éducateur des U11 à Dudelange, Claudio Lombardelli, s’est fait virer samedi pendant le match entre le F91 et l’USM par Carlos Fangueiro, revenu depuis sur sa décision.
Si c’est sur le banc de l’US Mondorf qu’il s’assoit chaque week-end en sa qualité d’adjoint d’Arno Bonvini, Claudio Lombardelli est tout autant chez lui à Dudelange, où il est éducateur depuis une décennie et coache cette saison les U11. Cette seconde mission s’est brusquement interrompue samedi, en plein pendant le match de DN entre ses deux clubs de cœur, remporté par le F91 à Jos-Nosbaum (2-1).
Une partie électrique, s’il en est, où pas moins de 17 cartons jaunes, dont trois se sont transformés en rouge, ont été distribués par M. Muller. Parmi les cumulards, outre le défenseur dudelangeois Ricky Delgado, on retrouvait deux techniciens : Carlos Fangueiro, averti pour la seconde fois à la 76e minute, lorsque l’homme en noir a accordé à Mondorf le penalty de l’égalisation transformé par Mohammed, et Claudio Lombardelli, qui a lui reçu sa deuxième biscotte six minutes plus tard, quand Hadji a redonné l’avantage au F91, au terme d’une action que les visiteurs pensaient entachée d’une faute.
Mélange des genres et pleurs enfantins
Moment choisi par Fangueiro, par ailleurs coordinateur du centre de formation du F91 depuis cette saison, et donc supérieur hiérarchique de Lombardelli, pour signifier à ce dernier qu’il pouvait passer à la compta. «C’est fini pour toi», a lancé plusieurs fois l’entraîneur dudelangeois à l’encontre de l’adjoint mondorfois, avant de préciser : «Tu vas dégager, on va te dégager d’ici.» Un dépassement de fonction aussi inapproprié qu’inopportun, alors que la tension était déjà à son comble sur le pré et que pas mal de U11 du club se trouvaient dans les gradins de Jos-Nosbaum.
«Certains gamins ont pleuré après le match, confie Lombardelli, qui a constaté son remplacement par un autre éducateur dès le lendemain matin, en se rendant au match de son équipe de jeunes. Je suis au club depuis dix ans, j’ai pratiquement entraîné toutes les catégories, je connais tous les joueurs, alors me faire virer comme ça, d’un moment à l’autre, sans qu’on puisse me reprocher quoi que ce soit, c’était assez choquant. Ça m’a beaucoup blessé.»
Si elle dit quelque chose du poids pris dans l’organigramme sportif du F91 par Carlos Fangueiro, cette décision était d’autant plus inacceptable pour Lombardelli qu’il n’a, il l’assure, jamais franchi la ligne rouge, samedi. «On joue le maintien, et eux ne peuvent pas se permettre de perdre des points contre les petites équipes, c’est donc logique qu’il y ait de la tension, et je comprends mon carton, convient l’adjoint d’Arno Bonvini. Mais on ne s’est jamais pris la tête ni insultés, Carlos et moi.»
Un coup de sang sans lendemain
Fangueiro l’a-t-il tenu responsable de sa propre expulsion, alors que les pressions sur le corps arbitral ont été nombreuses à Jos-Nosbaum ? Probable. Mais sur ce point, Lombardelli, apparu assez nerveux samedi, se veut clair, là encore. «Avant le match, on discutait encore. Je me suis dit « Dans le match, ne dis rien à Carlos, fais ton match, défends tes couleurs« .» Ce que l’ancien joueur de DN a fait, plutôt deux fois qu’une : «Je me suis pris la tête avec Mehdi (Kirch), oui, j’ai contesté l’arbitrage, oui, mais il n’y a eu aucun accrochage avec Carlos. J’ai juste demandé au juge de touche d’aller le calmer.»
L’aller, le 22 septembre (0-1), avait déjà été serré et chaud, et Carlos Fangueiro y avait déjà vu rouge. Mais l’entraîneur dudelangeois s’était surtout pris le bec avec son homologue Arno Bonvini, et ses relations au club avec Lombardelli, dont il s’accommodait de la double casquette, n’en avaient vraisemblablement pas pâti. «Quand Carlos est devenu coordinateur sportif, j’avais déjà dit oui à Mondorf, rappelle Lombardelli. Le fait que je travaille dans les deux clubs ne l’a pas trop dérangé, parce qu’il sait que je fais du bon boulot au F91.»
Et c’est sans doute pour cela que le Fangueiro coordinateur est revenu, lundi, sur le coup de sang du Fangueiro entraîneur. Reçu par ce dernier en fin d’après-midi, Claudio Lombardelli, soutenu par les parents de joueurs, a finalement été maintenu dans ses fonctions : «C’était vite fait, la discussion a duré 15 minutes, confie-t-il. On a tous les deux reconnu qu’on avait fait des choses pas bien, on s’est excusés et on continue ensemble.» Au moins jusqu’à fin juin… ou plutôt jusqu’au 6 avril, date des retrouvailles entre les deux clubs en huitièmes de finale de la Coupe.