Ministère d’État. Dimanche 15 mars 2020. En début de soirée, le Premier ministre, Xavier Bettel, se présente, le visage grave, devant le pays tout entier. À côté de la ministre de la Santé, Paulette Lenert, le chef du gouvernement annonce des restrictions sans précédent. Un confinement strict est décrété. Tous les commerces non essentiels doivent fermer. Seuls les déplacements nécessaires sont autorisés. Deux jours plus tard, l’état d’urgence est décrété. La pandémie de coronavirus frappe le Luxembourg de plein fouet.
Chambre des députés. Vendredi 11 mars 2022. Peu après 15 h, la levée de la quasi-intégralité des restrictions sanitaires est décidée à l’unanimité. Le Grand-Duché peut respirer. Les masques tombent presque partout. Il n’est plus obligatoire d’être vacciné, guéri ou testé négatif pour aller prendre un verre, voir un film au cinéma, assister à un concert ou prendre place dans un stade.
Deux longues années se trouvent derrière nous. Le confinement de mars 2020 n’a pas été la seule épreuve. Au fil des vagues d’infections sont venus s’ajouter un couvre-feu nocturne – une première depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale –, l’interdiction de célébrer Noël en grand comité ou encore l’exclusion de la vie sociale des personnes non vaccinées.
Tout cela semble déjà loin. Le retour de la guerre en Europe y contribue. Des séquelles demeurent pourtant, même s’il est toujours faux de parler de division de la société. La très grande majorité de la population s’est montrée solidaire, a respecté les restrictions et, surtout, a accepté de se faire vacciner. C’est à elle que l’on doit la «liberté» retrouvée, et non pas aux antirestrictions et antivaccins, une minorité bruyante, dont une partie s’est rendue coupable de graves débordements et de propos haineux intolérables.
Sans vouloir minimiser la gravité des plus de 1 000 décès liés au covid, il faut constater que le Luxembourg a plutôt bien géré cette pandémie. Des décisions compliquées ont dû être prises. Personne ne peut affirmer combien de vies ont pu être sauvées. Seul compte désormais de rester vigilant. Se souvenir de 2020 (et de 2021) doit être largement suffisant pour ne pas tomber dans l’euphorie. Le covid n’a pas encore dit son dernier mot.