Durant la nuit de lundi à mardi, un nouveau collectif « La braise » a collé plusieurs messages féministes dans la ville d’Arlon.
« Voilée ou en minijupe, touche pas à ma liberté », « Ma cup est pleine », « Je veux pouvoir rentrer tard sans avoir peur » ou encore « Que crèvent patriarcat, capitalisme, colonialisme » ou « Ras l’viol »… Tels sont quelques-uns des messages que les Arlonais ont pu lire mardi matin sur des murs et monuments de leur ville. Des messages qui interpellent, qui choquent ou qui amusent.
Ils sont l’œuvre d’un nouveau collectif qui se fait appeler « La braise ». Ce collectif féministe a vu le jour il y a quelques semaines à Arlon. « À travers des actions directes, nous voulons dénoncer les inégalités et les injustices qu’engendre le système patriarcal ainsi que son caractère structurel », explique le collectif dans un communiqué adressé à la presse.
Le collectif estime que « le harcèlement de rue, les violences conjugales, les viols… ne sont pas des actes isolés. Ils sont le fruit d’un système de domination dans lequel on baigne encore aujourd’hui et qui se traduit dans toutes les sphères de la société et dont les conséquences sont graves. »
La braise dit prôner un féminisme inclusif et intersectionnel. « C’est-à-dire qu’il reconnaît et condamne toutes les autres formes de dominations. Nous ne dénonçons pas seulement des injustices qui concernent la cause féministe mais également les injustices et violences visant les LGBTQIA +, les personnes racisées, précaires, handicapées, grosses… ».
«On prend l’espace et on y reste»
Le collage de la nuit de lundi à mardi a été organisé dans le cadre de la journée des Droits des femmes. « À travers des messages forts, quelquefois durs, ou rédigés sur le ton de l’humour, nous voulons créer du débat, susciter des prises de conscience et aussi rassembler les personnes qui veulent une société plus inclusive, explique le collectif. Coller, c’est aussi un acte symbolique. Se réapproprier l’espace public est très important en tant que femmes et minorités de genre. L’espace public est fait par et pour les hommes et reflète encore une fois l’invisibilité des femmes et des minorités (noms des rues, statues…). La rue est un lieu dans lequel nous devons nous faire petites et discrètes […]. Quand on colle, nous décidons de faire tout l’inverse : on prend l’espace et on y reste. Plus: on le modifie. »
L’Avenir