AXA LEAGUE (PLAY-OFF TITRE, 2e J.) Differdange a signé un deuxième succès, net et sans bavure (29-37) à Käerjeng alors qu’Esch a concédé le nul à Berchem (29-29).
Dans l’esprit de Sandor Rac, son Differdange n’est pas encore une «grande équipe». Mais au fond, qu’est-ce que cela veut dire? Fort d’un palmarès long comme le bras avec les filles de Metz Handball (5 titres de champion de France, 4 Coupes de la Ligue), le technicien confie de sa voix caverneuse qu’une grande équipe est celle qui «même en passant au travers gagne de quatre ou cinq buts». Cette vision, forcément subjective, interpelle dans la mesure où en l’espace d’une semaine, ses protégés se sont permis de fesser tour à tour Berchem (33-22) puis Käerjeng (29-37), samedi au Um Dribbel, théâtre d’opérations spéciales s’il en est dans la mesure où le technicien natif d’Urosevac disait craindre tout particulièrement. «Il faudra être très vigilant!», répétait-il ainsi à l’envie dans nos colonnes de samedi.
Au Um Dribbel donc, face à une formation désireuse de se reprendre après une première partie de saison compliquée, Differdange n’a pas pris le risque de se mettre en difficulté. Pour cela, très vite, Batinovic et les siens prirent rapidement les commandes des opérations. Ainsi, après dix minutes de jeu, Käerjeng comptait déjà quatre longueurs de retard (3-7). Une avance qui ne fera que croître tout au long d’une rencontre sans suspense. Une rencontre au cours de laquelle les Bascharageois n’écopèrent d’aucune exclusion temporaire. Une statistique suffisamment rare pour être signalée, mais qui interpelle quant à l’agressivité des hommes de Yérime Sylla. Quant à ceux de Sandor Rac, l’unique question qui se pose aujourd’hui est la suivante : qui peut empêcher les Differdangeois d’aller chercher ce titre derrière lequel le club court depuis 2016, année de son dernier sacre après un passage à vide de 17 ans? À l’heure actuelle, seul le HB Esch, le tenant du titre, semble être en mesure de contrarier ses plans.
On se disait qu’on se devait d’être plus combatif, pas comme face aux Red Boys
Véritable rouleau compresseur lors de la première partie de saison, Esch est en panne sèche. Ainsi, son dernier succès contre un membre du top 5 remonte au… 11 décembre et un succès contre Dudelange (31-29). Depuis, l’équipe de Danijel Grgic a enchaîné avec un succès contre Mersch (32-25) et deux matches nuls : à Differdange (23-23) et, ce samedi donc, à Berchem (29-29). Autant les Eschois étaient repartis de Differdange sans trop de regret à l’issue d’une rencontre où les deux formations ne s’étaient jamais lâchées d’une semelle, autant cette fois, ils peuvent nourrir des regrets tant la victoire semblait lui être promise. Et ce, après une entame de rencontre menée tambour battant de Berchem (4-0, 4e). Ainsi, après cette mise en route laborieuse, Esch va prendre en main une rencontre et comptera jusqu’à cinq longueurs d’avance (14-19, 38e). Mais voilà, est-ce le tournant de la rencontre, mais toujours est-il que l’exclusion de Miha Pucnik (38e) coïncide avec le sursaut de Berchem. «Je ne sais pas si l’expulsion de Pucnik a eu une grande importance, mais ça nous a aidés certainement», confie Raphaël Guden. Le maître à jouer de la formation du Réiserbann est satisfait de la réaction de ses partenaires : «On a joué une très bonne première mi-temps, même si Esch menait parfois de deux buts, on pouvait toujours revenir. Le début de la deuxième mi-temps était, comme souvent, un peu catastrophique, mais on se disait qu’on devait se montrer plus combatif, pas comme face aux Red Boys, et on l’a fait.»
Si ce play-off titre est encore long – il reste encore huit matches à jouer – Berchem compte désormais huit points de retard sur les Red Boys. Ce retard l’écarte-t-il d’emblée de la course au titre? «Notre but, c’est d’arriver à la troisième place à la fin de saison. On doit se concentrer sur la Coupe.»