Auteure d’une saison exceptionnelle avec les UMaine Black Bears, Anne Simon a été élue joueuse de l’année et défenseuse de l’année de sa Conférence. Idéal avant d’attaquer la route vers la March Madness.
Voici désormais trois ans qu’Anne Simon a rejoint les États-Unis. Rookie de l’année lors de sa première saison, elle avait vu le parcours de son équipe coupé net par le coronavirus en finale de Conférence America East en 2020. L’an passé, elle continue de progresser, mais les Bears, pourtant auteurs d’une saison exceptionnelle, échoueront face à Stony Brook en finale de Conférence, les privant de la March Madness, le prestigieux tournoi final universitaire américain.
La troisième sera-t-elle la bonne? Toujours est-il que la formation d’Amy Vachon, après un début un peu compliqué (6-10), a terminé la saison en trombe (18-10 et 15-3 en Conférence). En effet, elles restent tout simplement sur… 12 victoires de suite! : «Honnêtement, je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse faire ça», s’étonne Anne Simon. Qui savait que les débuts seraient compliqués : «On a une équipe jeune. On a perdu trois joueuses majeures. Et même si je savais qu’on avait du potentiel, il nous a fallu un peu de temps. Au début, tout le monde ne connaissait pas forcément le rôle de son équipe. Mais au fil des matches, c’est devenu le cas.»
Avant le début de la saison, elle avait expliqué qu’elle était prête à prendre ses responsabilités. Et à devenir une joueuse majeure : «J’ai été joueuse de la semaine. Le prochain objectif, c’est d’être joueuse de l’année. Je suis prête à devenir leader de l’équipe», confiait-elle l’an passé, sans se cacher derrière son petit doigt. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a joint les paroles aux actes en terminant la saison comme meilleure marqueuse (16,3 pts par match) et meilleure aux interceptions (2,9 par match), statistique qui lui permet même d’apparaître dans le top 10… national. Elle est en effet 9e au niveau du nombre d’interceptions (81). Une grande fierté : «Au début de la saison, j’avais pour but de marquer et de bien défendre. D’être la meilleure en attaque comme en défense. Après quelques matches, j’ai vu que j’avais le potentiel pour y parvenir. Après, tout est question d’entraînement, d’entraînement, d’entraînement. Et la première fois que j’ai vu que je figurais en tête au niveau des steals en début de saison, ça m’a donné davantage de confiance. Je savais que je pouvais vraiment changer des choses avec ma défense.»
Deux trophées pour une saison exceptionnelle
Une saison qui n’a pas échappé aux spécialistes puisque ESPN avait fait d’Anne Simon sa favorite pour le titre de joueuse de l’année de la Conférence : «Anne Simon est la meilleure two-way player de la Conférence. Remporter cette distinction serait une progression naturelle pour Simon, rookie de l’année comme freshman et membre de la première équipe de la Conférence l’an passée», pouvait-on lire sur le site spécialisé. Le suspense a pris fin jeudi soir et non seulement Anne Simon a été désignée joueuse de l’année, mais elle est devenue la cinquième joueuse de l’histoire de la Conférence à récolter en même temps les lauriers de meilleure défenseuse de l’année. Seule son ancienne coéquipière Bianca Millan, désormais à Gran Canaria, avait réussi cette performance à deux reprises. Anne Simon, qui a intégré cette saison le cercle prestigieux des Bears à avoir atteint les 1 000 pts (elles ne sont que 23) sait ce qu’il lui reste à faire.
Quand elle fait le bilan de sa saison sur un plan personnel, elle est forcément très satisfaite. Même si elle sait qu’elle peut encore faire mieux : «Je me suis vraiment améliorée à trois points. J’ai davantage de confiance que la saison passée. J’ai progressé au niveau de la défense. Il faut dire que cette saison, je ne devais pas garder des postes 4 mais des joueuses sur ma position. En revanche, je dois encore progresser dans les lay-ups avec contact. Je sais que je peux le faire, mais parfois je fais un blocage à ce niveau.»
Les lauriers individuels c’est bien. Mais le basket est avant tout un sport d’équipe. Et les Bears n’ont pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. D’autant que tous les voyants sont au vert : non seulement elles restent sur douze succès de rang, mais leur grand rival, Stony Brook, ne se trouvera plus sur leur chemin. En effet, l’équipe a demandé à changer de Conférence mais ne l’a pas fait dans les temps requis et est donc privée de tournoi final. Les Bears, tête de série n° 1, vont disputer leurs trois matches – si tout va bien – à domicile. Et ça commence donc samedi par Hartford : «Je sais qu’on est capables de battre n’importe quelle équipe. On l’a déjà fait. Mais cette année, la Conférence est très équilibrée. Maintenant, c’est vrai que ne pas aller en March Madness serait une immense déception.»
Quel que soit le résultat, il lui restera encore au moins une année : «C’est incroyable de se dire que je serai senior l’année prochaine. C’est passé tellement vite. Mais pour le moment, je ne veux pas y penser», confie l’étudiante en psychologie.
SA SAISON
Joueuse de l’année
Défenseuse de l’année
All-conference 1st team
All-defensive team
All-academic Team
28 matches
16,3 pts (n° 1 en America East)
4,9 rebonds
2 passes
2,89 interceptions (n° 1 de la Conférence, n° 9 du pays)