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Ukraine : pas de fuite radioactive à la centrale de Zaporijjia, l’armée russe occupe les lieux


L'incendie a été maîtrisé. Mais un frisson a parcouru l'Europe. (Photo : AFP)

L’armée russe occupait vendredi la plus grande centrale nucléaire d’Europe à Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine, touchée dans la nuit par des bombardements qui ont provoqué un incendie, sans toutefois entraîner de fuite radioactive.

« Le territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia est occupé par les forces armées de la Fédération de Russie. Le personnel opérationnel contrôle les blocs énergétiques et assure leur exploitation en accord avec les exigences des règlements techniques de sécurité d’exploitation », a indiqué le régulateur nucléaire ukrainien.

Selon Kiev, des tirs de chars russes sur la centrale dans la nuit ont mis le feu à un bâtiment consacré aux formations et à un laboratoire. Les services de secours ont indiqué avoir pu accéder au site et éteindre l’incendie vers 6h20, après en avoir été un temps empêchés par les soldats russes.

L’incendie n’a fait aucune victime, selon les secours ukrainiens. Et aucune fuite radioactive n’a été détectée, selon le régulateur nucléaire.

Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ce sont des chars russes qui ont ouvert le feu sur la centrale de Zaporojie (qui peut également s’orthographier Zaporijjia en français).

« Ces chars sont équipés de viseurs thermiques donc ils savent ce qu’ils font, ils s’étaient préparés », a-t-il affirmé dans une vidéo publiée par la présidence ukrainienne.

Les niveaux de radioactivité restent inchangés sur le site de la centrale, qui compte six réacteurs nucléaires et fournit une grande partie de l’énergie du pays, a indiqué de son côté l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), selon qui aucun équipement « essentiel » n’a été endommagé.

Volodymyr Zelensky a accusé Moscou d’avoir recours à la « terreur nucléaire » et de vouloir « répéter » la catastrophe de Tchernobyl, la plus grave de l’Histoire en 1986.

« Nous alertons tout le monde sur le fait qu’aucun autre pays hormis la Russie n’a jamais tiré sur des centrales nucléaires. C’est la première fois dans notre histoire, la première fois dans l’histoire de l’humanité. Cet État terroriste a maintenant recours à la terreur nucléaire », a-t-il affirmé.

« La fin de l’Europe »

« L’Ukraine compte quinze réacteurs nucléaires. S’il y a une explosion, c’est la fin de tout. La fin de l’Europe. C’est l’évacuation de l’Europe », a-t-il poursuivi.

« Seule une action européenne immédiate peut stopper les troupes russes. Il faut empêcher que l’Europe ne meure d’un désastre nucléaire », a ajouté le président ukrainien.

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU « dans les prochaines heures ».

« Les actions irresponsables du président Poutine peuvent maintenant menacer directement la sécurité de toute l’Europe », a-t-il déploré dans un communiqué, après s’être entretenu avec Volodymyr Zelensky.

Le président ukrainien a également parlé au téléphone avec le président américain Joe Biden, a indiqué un responsable à Washington. Joe Biden a ensuite « exhorté la Russie à cesser ses activités militaires dans la zone » de la centrale, selon la Maison-Blanche.

Le 24 février, des combats avaient déjà eu lieu près de l’ancienne centrale de Tchernobyl, à une centaine de kilomètres au nord de Kiev, et qui est désormais entre les mains des troupes russes.

Dans des déclarations à la télévision russe jeudi, le président Vladimir Poutine n’a donné aucun espoir d’apaisement.

« L’opération militaire spéciale se déroule strictement selon le calendrier, selon le plan », a-t-il déclaré, rendant hommage aux soldats russes et à leur « précieux combat contre des néonazis » et des « mercenaires étrangers » qui utilisent selon lui les civils comme « boucliers humains » en Ukraine.

L’OTAN condamne les bombardements « irresponsables » de la Russie

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a condamné vendredi les bombardements « irresponsables » des forces russes qui ont touché la centrale nucléaire de Zaporojie, dans le sud de l’Ukraine, et a appelé à mettre fin à la guerre.

« L’attaque contre une centrale nucléaire démontre le caractère irresponsable de cette guerre et la nécessité d’y mettre fin », a déclaré Jens Stoltenberg, lors d’une brève intervention au côté du secrétaire d’État américain Antony Blinken, avant une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance.