La République en marche (LREM), le mouvement fondé par Emmanuel Macron, a ses sympathisants au Luxembourg qui mènent campagne. Pas simple, entre la pandémie et la guerre.
Même si la candidature d’Emmanuel Macron n’est pas encore officielle, elle est suffisamment officieuse pour que ses représentants au Luxembourg battent le pavé. Comme le fait Frédéric Schauli, «animateur local» de La République en marche (LREM) et conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger qui accordait son parrainage au président sortant. «C’est une campagne compliquée étant donné la situation géopolitique actuelle, mais on voudrait expliquer ce qu’on aimerait faire et ce qui a déjà été entamé», explique Frédéric Schauli.
Samedi dernier, encore, il avait dressé un stand avec ses amis marcheurs, Grand-Rue à Luxembourg, pour discuter du bilan d’Emmanuel Macron, passé au second plan au vu des crises qui se sont succédé et que l’Élysée a dû gérer dans l’urgence. «Justement, il ne faut pas oublier tout ce qui a été mis en place dans le cadre de la crise sanitaire, le fameux « quoi qu’il en coûte » qui a permis de sauvegarder les emplois et éviter des faillites.»
Il n’oublie pas non plus la crise des gilets jaunes qui a conduit à mettre en place des consultations citoyennes. «Une consultation citoyenne ne donne pas de résultat législatif et dans le futur, il faudra améliorer cette participation et pourquoi pas imiter le modèle luxembourgeois de la pétition publique qui offre la possibilité de débattre directement avec les députés.»
Pour mener à bien ce type de consultation, il préconise néanmoins un éclairage par des spécialistes pour éviter les discussions de comptoir. «Chaque participant doit être éclairé et informé.»
Le changement climatique fait partie des préoccupations des Français, après la santé et la précarité. La question environnementale doit être au centre de toutes les décisions, selon Frédéric Schauli. «L’écologie doit être partout», affirme-t-il, «surtout au niveau de la politique énergétique», ajoute-t-il sans s’étendre sur le nucléaire, mais en insistant sur les débouchés des emplois verts. «On est obligés de travailler avec le nucléaire, je serais content de m’en passer, mais on ne peut pas et cela a permis de faire baisser la facture de l’énergie.»
Fiscalité, télétravail…
Pour aborder les préoccupations des Français du Luxembourg, appelés, eux aussi, à voter les 10 et 24 avril prochains, Frédéric Schauli veut pouvoir leur expliquer, comme aux frontaliers, ce que LREM compte améliorer pour eux. «Ils doivent prendre en compte les programmes des différents candidats et étudier plus sérieusement certaines propositions comme celle d’une taxation basée sur la nationalité comme le font les Américains», suggère-t-il en pensant à l’idée de Jean-Luc Mélenchon des Insoumis. La fiscalité des frontaliers, toute la partie télétravail, sont des sujets qui intéressent les électeurs du Luxembourg.
D’autres sujets comme la réforme des retraites, suspendue pour cause de pandémie, pourrait refaire surface dans la campagne de Macron qui répète qu’elle est «indispensable», en envisageant une sortie des régimes spéciaux et le recul de l’âge légal de départ à la retraite.
«L’accompagnement des personnes âgées est un autre grand thème de la campagne», informe le conseiller marcheur, surtout depuis qu’une lumière crue se soit jetée sur un secteur plus lucratif qu’humain. Les autres grands sujets abordés durant cette campagne seront l’éducation, la recherche et le développement.
Européen convaincu, président en exercice de l’UE, Emmanuel Macron est aussi, aux yeux des marcheurs du Luxembourg, le seul candidat crédible pour assurer un avenir à la construction européenne.
Date limite vendredi
Les Français du Luxembourg peuvent s’inscrire jusqu’à vendredi sur la liste consulaire pour l’élection présidentielle. Il est possible de s’inscrire en personne en se présentant au consulat ou faire la démarche par internet sur le site service-public.fr.
Les bureaux de vote, 21 au total, seront installés à Luxexpo, plus facile d’accès que le lycée Vauban où se déroulaient traditionnellement les élections françaises.
Le vote par procuration est possible, il suffit de se rendre au consulat, même sans rendez-vous, jusqu’à la dernière semaine avant l’échéance électorale.