Quatrième de la troisième et de la cinquième étape, Jempy Drucker espère compléter sa collection de places d’honneur, voire mieux, d’ici la fin de la Vuelta…
Aujourd’hui, le Tour d’Espagne va prendre de la hauteur avec l’étape reine et pas moins de six ascensions. Mais hier, c’était repos. L’occasion pour faire le point avec Jempy Drucker auteur d’un très bon début de Vuelta avec deux places de quatrième dans des arrivées groupées.
Comment passe-t-on la première journée de repos de sa carrière?
Jempy Drucker : C’est vrai que je n’avais encore jamais connu ça car le Tour d’Espagne est la première course par étapes que je dispute. Pour moi, c’est relax. Je me suis levé ce matin (hier matin) à 9 h, comme les autres jours d’ailleurs, et après le petit-déjeuner, on est allés rouler une heure et demie du côté d’Andorre. Mais la route n’est pas plate par-là, donc on a eu droit à une ascension qui nous a fait mal aux pattes (sic). Là, j’ai senti que nous avions déjà dix étapes derrière nous. Mais bon, tout le monde le sait, on doit rouler un peu lors d’une journée de repos. Et la veille au soir, nous étions arrivés vers minuit à l’hôtel, après un long transfert de quatre heures. Le reste de la journée, je l’ai passé allongé sur le lit.
À l’intérieur de votre équipe BMC, vous avez vécu comment la chute massive samedi dernier et l’abandon de votre leader, Tejay Van Garderen?
On a eu mal pour lui, car il attendait beaucoup de la deuxième partie de la Vuelta et de l’arrivée en haute montagne. Il nous disait le soir à table qu’il se sentait de mieux en mieux, chaque jour qui passait. C’est forcément dommage. Cela nous rappelle que nous ne sommes jamais à l’abri et que le cyclisme n’est pas un sport facile. Ça fait partie du métier. Maintenant, pour le général, il nous reste Samuel Sanchez (NDLR : 15e au classement général). On verra bien.
Qu’est-ce qui vous a surpris le plus sur cette Vuelta?
Je suis surpris par le nombre de spectateurs, très important lorsqu’on traverse des agglomérations. Il y a vraiment une très bonne ambiance sur le bord de la route. Et puis sur le plan de la tactique, j’ai été surpris de constater que l’équipe Orica-GreenEdge, qui a longtemps eu le maillot rouge avec Chaves, n’a presque pas eu à travailler en tête de peloton car les équipes Movistar et Tinkoff s’en sont chargées. Pour le reste, rien de spécial. Je sais que le Tour de France c’est plus grand, plus médiatique encore.
Vous avez pris du plaisir?
Oui, beaucoup. C’est agréable de disputer cette course. On a l’impression de faire partie d’un grand cirque qui circule d’une ville à l’autre en Espagne. Moi, j’aime bien vivre ça. L’ambiance des départs, c’est super agréable.
Vous avez terminé deux fois quatrième dans des arrivées au sprint. À un moment, vous avez cru pouvoir l’emporter?
Je savais que les Sagan, Degenkolb, Bouhanni, Ewan étaient très rapides. Je crois avoir réalisé en effet deux bons sprints, mais de là à gagner, je ne peux pas dire que je m’y suis vu, non. Je savais que j’étais capable de bien faire et j’ai confirmé ce que j’avais déjà montré sur l’Eneco Tour.
Au contraire des noms que vous citez, vous apparaissez un peu esseulé sur le final pour viser la gagne…
J’essaie de me débrouiller seul et ce n’est pas facile lorsqu’on se retrouve aux côtés des trains des autres sprinters. Je fais donc un premier sprint en amont aux 500 mètres qui me prive de mes meilleures jambes pour les 200 derniers mètres, là où commence le second sprint. Je m’y suis habitué. Mais lundi, par exemple, je me suis retrouvé enfermé. Cela peut arriver. Dans ce cas, je n’ai aucun recours.
Entretien avec notre journaliste Denis Bastien
Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans Le Quotidien papier de ce mercredi.