Le préavis de Yassine Benajiba, l’ancien directeur sportif du Titus, a pris fin… le jour de la Saint-Valentin. Il n’est plus pétangeois mais reste fan de son nouveau projet sportif.
Ce soir a lieu, au stade municipal de Pétange, deux semaines après l’arrêt de la même rencontre à la pause, un «replay» de Pétange – Swift. Un match entre les deux derniers employeurs de Yassine Benajiba, à savoir le président du Titus Paul Duarte et l’ancien sponsor du F91, Flavio Becca, aujourd’hui à Hesperange. Le moment idéal pour aller retrouver l’ancien ailier, qui recommence à songer à l’avenir tout en gardant un œil critique sur la DN.
Il y a un peu plus de huit mois, Pétange annonçait votre pas de côté pour un congé paternité. Où en êtes-vous ?
Yassine Benajiba : Mais j’étais encore employé de Pétange jusqu’à hier (NDLR : avant-hier), date de la fin de mon préavis de deux mois consécutif à mon congé paternité. J’en ai profité pour faire ce que je n’ai jamais pu faire en vingt années dans le monde pro : j’ai voyagé avec ma famille. La Suède, Marrakech et même le Kenya.
Cela ne m’a pas empêché de suivre tous les résultats de la BGL Ligue et même pas mal de bouts de matches en live. J’ai été surpris par mon ancien club de la Jeunesse, qui a un budget et un coach très expérimenté et qui pourrait faire bien mieux. Et puis j’ai commencé par être contacté par quelques présidents de DN qui m’ont soumis des projets.
J’ai même eu une touche en D1 belge mais cela impliquerait de ne plus être avec ma famille. Mes enfants sont à l’école à Differdange et ne pas les voir, ce n’est pas possible. Non, si je fais quelque chose, ce sera en BGL Ligue. J’analyse bien.
Si on vous demande d’analyser le nouveau projet sportif du Titus ?
Bon, quand je suis arrivé à Pétange, c’était avec l’objectif d’atteindre l’Europe et on l’a atteint mais on n’a pas confirmé un peu à cause du covid. La saison dernière, on ne maîtrisait vraiment rien. J’y ai beaucoup repensé ces derniers mois, je me suis remis en question, j’ai mes torts. Mais c’est un échec collectif.
Que voulez-vous, chaque semaine, on avait 7, 8, 9 joueurs à l’isolement et on n’est jamais parvenus à trouver une solution. Cette année, au contraire, le club mise beaucoup sur les jeunes et sur le centre de formation, où Christian Bordignon, que j’ai ramené du F91, fait un excellent travail – la preuve, l’équipe U19 est leader ! – et je pense qu’on verra bientôt des jeunes du centre sortir le bout du nez en équipe 1.
C’est pour ça que c’est l’idéal de voir un Titus au milieu de classement : on ne laisse pas jouer des jeunes quand on joue le top 3. Désormais, à Pétange, ils peuvent faire leurs premiers pas en DN. En vrai, la division la plus importante au Luxembourg après la DN… c’est les U19! C’est là, qu’il faut percer!
Pour le moment, le Swift, c’est un échec total
Et le projet de jeu de Nicolas Grézault ?
Le coach, je ne le connais pas bien, mais je vois qu’il essaye de jouer au foot et ça, c’est bien ! Non, c’est vraiment bien ce qui est en train de se passer au Titus. J’ai l’impression qu’au fond de lui, le club a toujours voulu aller vers ce genre de projet et que le fait de vouloir jouer le top 3 l’empêchait de prendre ce genre de risques. Ils ne l’auraient peut-être pas fait sans le covid, d’ailleurs. Donc tant mieux, cela a eu un effet positif.
Ce soir, Pétange accueille le Swift de Flavio Becca, avec qui vous avez travaillé pendant sept ans du côté du F91. Vous en pensez quoi, de Hesperange ?
Pour le moment, vu leurs moyens, c’est un échec total. Le Swift actuel, c’est ni plus ni moins que le F91 d’avant ! Finalement, quand il est parti, il a pris ses valeurs sûres de Dudelange – d’ailleurs Turpel, ça leur manque énormément en ce moment –, celles qui devaient lui permettre de surclasser tout le monde dans ce championnat. Finalement, il a laissé les «restes» et il a eu tort de les mettre au placard, d’en faire de simples supporters.
Qui pourraient devenir champions en mai…
Possible mais attention : du premier au septième, dans ce championnat, tout le monde peut encore finir sur le podium. Il y aura encore des surprises. C’est seulement maintenant que ça commence vraiment.
Le Club de Bruges m’a appelé pour se renseigner sur Dino Toppmöller
Vous incluez encore le Swift dans les postulants au titre alors !
Je vais peut-être me montrer cru, mais le Swift devrait presque déjà être champion en janvier s’il fait bien les choses! Mais là, ils ne seront peut-être même pas européens! Là, d’après les bruits en interne, tout le monde ne tire pas dans le même sens. L’ambiance n’est pas assez saine et il y a beaucoup de choses à recréer pour que cela s’améliore.
Là, clairement, on n’est pas encore sur les bases du F91 qui a atteint les poules d’Europa League. Mais connaissant Flavio, qui offre un budget illimité, avec des salaires parfois dignes de la D1 belge, il en a pleinement conscience. Parce que là, il est 7e, c’est la position d’un simple club lambda et sachant que pour lui, 2e, c’est déjà un échec, je me demande même s’il va encore les voir en ce moment. Il doit être assez agressif avec tout le monde (il rit).
Flavio, il a soif de dominer, de conquérir. Il lui faudrait retrouver un groupe dans lequel tout le monde tire dans le même sens, comme à l’époque de Dino (Toppmöller) au F91. Tiens en parlant de Dino, le Club de Bruges m’a appelé pour lui quand Philippe Clément a commencé à être annoncé sur le départ.
Ils voulaient se renseigner sur Dino. Bien évidemment que Dino doit reprendre très bientôt un top club européen! Il en a les capacités jusque dans sa gestion médiatique. Mais sortir le T2 du Bayern, le plus grand club du monde…
Pour revenir au Pétange – Swift de ce soir, qui va gagner ?
Le Swift je crois ? Enfin, en tout cas, ils devraient gagner clairement s’ils sont dans un bon jour. Ça devrait être sans appel, genre 2 ou 3-0, mais est-ce que cela le sera ?
En tout cas, je souhaite le meilleur à Pétange et notamment au président Duarte et à son vice-président Pascal Wagner, des gens bien, carrés, droits jusqu’au bout !