Le blocage annoncé n’a pas eu lieu. Un nombre très limité de véhicules a réussi à rejoindre Bruxelles, lundi. Les rares manifestants antirestrictions ont erré dans les rues de la capitale belge.
Samedi, seuls une centaine de véhicules étaient parvenus à rejoindre l’avenue des Champs-Élysées à Paris, avant d’en être évacués à coups de gaz lacrymogène. Des centaines de véhicules ont alors pris le chemin de Bruxelles, pour prendre leur revanche au cœur de la capitale de l’Europe.
Le blocage annoncé en grande pompe sur les réseaux sociaux n’a pas eu lieu, en grande partie parce que la police avait très bien anticipé les choses.
Le contrôle systématique des frontières, des axes autoroutiers menant vers Bruxelles et les barrages filtrants mis en place aux entrées de la capitale belge a empêché les participants du «convoi de la liberté» de pénétrer avec leurs véhicules au cœur de la ville.
Une portion de l’autoroute E40 (Liège-Louvain-Bruxelles) a été fermée afin d’éviter que des manifestants empruntent le tunnel Reyers qui donne accès direct au quartier européen.
Aux alentours de 8 h, le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close, avait indiqué sur la RTBF que quelque 500 véhicules avaient été repérés. «Une trentaine ont été bloqués et les autres se sont un peu évaporés dans la nature», a-t-il ajouté.
Une simple balade touristique
Dimanche soir, quelque 1 300 véhicules étaient encore stationnés à Lille. Une partie d’entre eux ont été immobilisés par les forces de l’ordre sur des aires de repos en direction Bruxelles. Selon plusieurs médias belges, une frange du convoi a décidé de faire demi-tour pour mettre cette fois le cap sur Strasbourg où est réuni cette semaine le Parlement européen. Les autorités alsaciennes n’ont pas tardé à mettre un dispositif en place pour éviter tout blocage.
Lundi, en fin de matinée, une soixantaine de véhicules étaient rassemblés sur le parking C, grande aire de stationnement aux abords du Ring, utilisé lors d’évènements à Brussels Expo ou lors de matches de football au stade Roi-Baudouin. Il s’agissait de la seule zone où les autorités belges avaient autorisé des «actions statiques». Toute autre manifestation a été interdite.
Parmi les dizaines de camping-cars, vans et petites camionnettes figuraient quelques Belges, Allemands et aussi Luxembourgeois, mais la plupart venaient de France. Le convoi parti de La Haye aux Pays-Bas ne semble jamais être arrivé à Bruxelles.
Ceux qui sont finalement arrivés jusqu’aux abords de la capitale européenne ont été contraints de rejoindre à pied le centre-ville. Plus d’un millier de policiers étaient mobilisés pour éviter tout débordement. Finalement, aucun incident majeur n’a été signalé. Le faible nombre de manifestants présents explique ce bilan.
Le fait que le convoi se soit transformé en simple balade touristique a certainement aussi servi la cause des forces de l’ordre. Les participants se sont en effet mis à errer dans les rues de Bruxelles. Des petits groupes se sont ainsi rassemblés au pied de l’Atomium, sur la Grand-Place ou encore devant Manneken Pis.
Le quartier Schuman, hébergeant les sièges du Conseil européen et de la Commission européenne, est resté inaccessible. Quelques dizaines de manifestants ont été rapidement repoussés. Jusqu’à 200 personnes se sont retrouvées devant le parc du Cinquantenaire, placé sous haute surveillance après les graves débordements lors de la manifestation antirestrictions du 23 janvier.
Un appel sur Telegram pour bloquer des tunnels «pendant plusieurs semaines» est aussi resté lettre morte.
Des armes prohibées confisquées
On ne sait pas trop pourquoi, mais entre 100 et 200 manifestants se sont finalement rassemblés en début d’après-midi sur la place Sainte-Catherine, très loin du quartier européen. Ici aussi, la police était présente en nombre. Le rassemblement a pu être dispersé avec succès.
Vers 18 h, un autre petit rassemblement a eu lieu place de Luxembourg, devant le Parlement européen. Encore une fois, les forces de l’ordre ont coupé court à tout débordement.
Une série d’arrestations ont eu lieu tout au long de la journée. Des armes prohibées, dont des couteaux, ont pu être confisqués lors du contrôle de plusieurs individus aux abords de la place de Monnaie.
En fin de compte, le «convoi de la liberté», parti de France, s’est soldé par un flop. Ni Paris ni Bruxelles n’ont pu être bloqués comme cela s’est fait à Ottawa au Canada (lire ci-dessous).
Certains sont passés par le Grand-Duché
Dimanche matin, plusieurs dizaines de militants du mouvement antirestrictions du Luxembourg s’étaient donné rendez-vous sur les ponts d’autoroute de l’A6. Leur objectif était de saluer et soutenir les participants du «convoi de la liberté» en route pour Bruxelles.
Un point de ravitaillement avec une collecte de dons et une distribution de vivres a été mis en place sur le parking de l’aire de Capellen, à quelques kilomètres du point frontière de Sterpenich.
Sur les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on aperçoit très peu de véhicules faisant partie du convoi qui se sont arrêtés au Luxembourg. Sur les ponts, les militants ont eu droit à des klaxons de plusieurs poids lourds sans qu’il ait été possible de les identifier comme participants du convoi devant mettre le cap sur Bruxelles.
Et pour cause : lundi, aucun camion ne s’est retrouvé parmi les quelques dizaines de véhicules qui ont finalement réussi à arriver jusqu’aux abords de la capitale belge.