Les autorités françaises gardaient Paris sous haute surveillance dimanche après avoir vu converger vers la capitale, la veille, des milliers de participants aux convois anti-pass sanitaire, lancés sur le modèle de la mobilisation au Canada.
Dans un tweet, la préfecture de police de Paris a dit « maintenir son dispositif ce dimanche » pour empêcher les manifestants venus de toute la France de bloquer la ville par leur opération baptisée « convois de la liberté », qui avait été interdite.
Quelque 7.500 membres des forces de l’ordre ont été mobilisés, depuis vendredi et jusqu’à lundi, les convois ayant prévu de gagner Bruxelles lundi.
Samedi, les manifestants, regroupant des opposants au pass vaccinal, mais aussi au président Emmanuel Macron, n’ont pas bloqué la capitale française comme ils le voulaient initialement.
Les forces de l’ordre y ont interpellé 97 personnes et ont en verbalisé 513, selon un bilan officiel. Elles sont notamment intervenues dans la nuit de samedi à dimanche dans le quartier des Champs-Élysées et dans le bois de Boulogne (ouest de Paris) pour disperser les derniers participants, a indiqué la préfecture de police.
En début d’après-midi samedi, plus d’une centaine de véhicules étaient parvenus à rejoindre les Champs-Élysées mais avaient été évacués progressivement par les forces de l’ordre à coups de gaz lacrymogène.
Le mouvement s’inspire des « convois de la liberté » canadiens paralysant Ottawa, entrés dans leur troisième semaine.
En France il rassemble des opposants au pass vaccinal qui réserve aux personnes immunisées contre le Covid-19 l’accès à bon nombre de lieux accueillant du public (restaurants, cinémas…) mais aussi des manifestants aux revendications sociales, sur le pouvoir d’achat et le coût de l’énergie, similaires à celles du grand mouvement de contestation populaire des « gilets jaunes » qui avait secoué la France pendant plusieurs mois à partir de l’automne 2018.
Parmi les interpellés samedi, figure d’ailleurs un des visages des « gilets jaunes » Jérôme Rodrigues, soutien actif des convois anti-pass, en tant qu’organisateur d’une manifestation interdite.
Les mobilisations autorisées contre les mesures sanitaires ont rassemblé 32.100 manifestants en France, dont près de 7.600 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur. Des chiffres qui ne comprennent pas l’opération « convois » interdite par la préfecture de police.