L’intervention musclée de la police, venue encercler le 15 janvier les manifestants avenue de la… Liberté, a ramené à la raison les antirestrictions et antivaccins. Jusque-là, aucune de leurs manifestations n’avait été officiellement déclarée, ouvrant la voie à des débordements et un jeu du chat et de la souris avec la police. Aujourd’hui, les membres du nouveau collectif, ayant pris le relais du «rassemblement national», acceptent même de devoir respecter le périmètre de manifestation défini par les autorités à la suite des incidents de début décembre.
Chaque samedi, la petite frange de manifestants faisant résistance crie encore et toujours «Liberté!». Plus dans le centre-ville, mais uniquement entre le Glacis et la Philharmonie. «C’est normal. On les a bien fait ch…», fanfaronne un des militants sur Facebook. Leurs dérives font cependant des victimes collatérales. Ce ne sont pas les supposées multiples morts provoquées par la vaccination. Non, il s’agit de mouvements pacifistes, loin de toute tendance complotiste, qui ont toujours organisé leurs manifestations dans les règles de l’art.
Le 8 mars, la plateforme JIF organisera sa troisième Grève des femmes. Un cortège doit défiler à travers la capitale. La Ville vient toutefois d’interdire ce parcours. Le périmètre restreint reste d’application. «La définition d’un tel périmètre a ouvert une boîte de Pandore et constitue une attaque au droit fondamental de manifester», fustige la plateforme.
Le même argument est avancé par les antirestrictions. Cette fois, une levée des boucliers est lancée. Le LSAP et déi Lénk réclament que la Grève des femmes puisse être organisée au centre-ville. Il s’agit d’un cas de conscience pour le camp politique. Et il risque de provoquer des tensions au sein de la coalition tricolore réunissant le DP de la bourgmestre Lydie Polfer, le LSAP, monté au créneau, et déi gréng du ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox.
Il n’est pas faux d’estimer que le droit de manifester est entravé. Par contre, un autre principe fondamental devra être respecté : l’égalité devant la loi. Si la plateforme JIF se voit accorder son défilé, les «antis» doivent aussi pouvoir retourner en Ville. Difficile à accepter, mais c’est la seule issue possible.