De retour à Berchem, Raphaël Guden revient sur son expérience à Dansenberg, quelque peu faussée par le virus.
Mercredi matin, sur le coup de 9 h 15, Raphaël Guden se voyait injecter sa troisième dose vaccinale sans se soucier des effets secondaires. Et pour cause, de retour à Berchem cet hiver, le demi-centre n’était pas qualifié pour ce déplacement à Dudelange prévu initialement le 4 décembre.
Il a donc pris le temps d’évoquer son aventure en Allemagne, sa convocation en équipe nationale pour les deux campagnes qualificatives de janvier et, donc, son retour dans son club de cœur.
Avant d’évoquer votre décision de revenir à Berchem, quel regard portez-vous sur votre passage à Dansenberg?
Raphaël Guden : Tout ne s’est pas passé comme je l’espérais. Et le Covid-19 n’est pas étranger à cela. En fait, je déteste le Covid-19! À cause de lui, je suis arrivé à Dansenberg après quelques mois sans compétition et quelques kilos en trop. Je ne sais pas s’il y a une relation de cause à effet, toujours est-il qu’en août, durant la préparation d’avant-saison, je me blesse au genou. Une déchirure du ménisque externe qui va me tenir éloigné durant plus de six semaines des terrains. À mon retour, je joue trois matches et le championnat s’arrête à nouveau en raison du virus…
Enfin, l’été dernier, à quatre semaines du début de la saison, le club change d’entraîneur. Stefan Ecker a été remplacé par Kai Christmann. Ce dernier ne comptait pas sur moi, j’avais donc très peu de temps de jeu et quand je me retrouvais sur le terrain, je n’avais pas le droit à l’erreur. Dans ces conditions, c’est difficile de jouer libéré et de m’exprimer pleinement.
Que vous faut-il pour vous exprimer pleinement?
De la confiance. Pour moi, mais je pense que c’est le cas pour tout joueur, c’est indispensable.
Faire comprendre à un joueur qu’il n’a pas le droit à la faute, n’est-ce pas le meilleur moyen de le pousser à la commettre?
Si, c’est ce que je crois aussi. En tout cas, je ne vois pas en quoi cette manière de coacher peut se révéler productive.
Malgré ce faible temps de jeu, avez-vous été étonné d’être appelé en sélection nationale par Nikola Malesevic pour les qualifications du Mondial-2023, mais aussi pour les barrages de l’Euro-2024 contre la Belgique?
Étonné, non. Nikola et Alexandre (Scheubel), mon entraîneur à Berchem, me connaissent bien et savent ce que je peux apporter à l’équipe quand je suis dans de bonnes conditions.
Vous êtes apparu plutôt à votre avantage, non?
Disons que sur les cinq matches disputés, hormis le premier face aux Féroé, j’ai été plutôt bon. Enfin, je suis assez satisfait de mes prestations.
Et ce, malgré un maillot qui, de toute évidence, n’était pas à votre taille…
(Il rit) Oui, je vois ce que vous voulez dire… Bon, je ne peux pas le cacher, c’est vrai que j’ai pris un peu de poids.
Je ne connais pas un seul club qui se dit « tiens, allons chercher un joueur qui n’a pas encore fait ses preuves »
Est-ce l’autre effet covid?
Lors de la première coupure, quand j’étais encore au Luxembourg, j’avais un peu grossi. Pourtant, je ne pense pas trop manger. La différence se fait peut-être au niveau du nombre de séances d’entraînement. Au Sportlycée, j’en étais à deux par jour. Ensuite, une fois l’école finie, c’était à moi de m’organiser et me motiver pour effectuer la deuxième séance… Mais c’est aussi pour cela que ce retour à Berchem va me faire du bien.
Justement, expliquez-nous les circonstances de votre retour à Crauthem?
Ce n’était pas du tout prévu… En rejoignant la sélection, j’ai retrouvé d’anciens partenaires, ma famille aussi et je me sentais bien. J’ai discuté avec Björn Gerber (NDLR : directeur sportif de Berchem). Je le connais très bien, on a évoqué ma situation en club et, de fil en aiguille, il m’est apparu que ce dont j’avais besoin, c’était de revenir au club. Et avant même de partir pour les Féroé, l’affaire était réglée.
Et je pense avoir fait le bon choix. Je vais pouvoir travailler avec Geoffroy Guillaume, en charge de notre préparation physique et aller avec Ben (Weyer) au fitness. Enfin, je vais essayer de l’y accompagner le plus souvent possible. Mais lui, c’est vraiment une machine! (il rit).
Aviez-vous la possibilité de quitter Dansenberg pour un autre club allemand?
Je ne connais pas un seul club qui se dit : « tiens, allons chercher un joueur qui n’a pas encore fait ses preuves ».
Lors de votre départ pour Dansenberg, vous affirmiez votre désir de tenter une carrière professionnelle. Est-ce toujours le cas?
Oui. Je viens de signer jusqu’en juin 2023 avec Berchem. Après, j’aimerais repartir en Allemagne. Quand on y a goûté, c’est quand même autre chose. Enfin, non pas uniquement sur le plan du jeu, mais aussi sur l’engagement. C’est différent.
Avec le recul, avez-vous le sentiment d’être parti trop tôt?
Non, du tout. En revanche, les conditions n’étaient pas réunies.
Vous revoilà donc de retour à Berchem qui, malgré une faible activité sur le marché des transferts et un changement d’entraîneur en début de saison, réalise une belle saison comme en témoigne sa victoire récente à Esch…
Oui, d’autant plus que cela n’était plus arrivé depuis 2011! Maintenant, il y a cette coupure de deux semaines et il faudra se pencher sur la suite de la saison.