Malgré sa première défaite en huit matches, l’Amicale s’est qualifiée pour les play-offs, lors de la 20e journée de Nationale 1. Insuffisant pour son coach, Étienne Louvrier.
Vous voilà qualifiés pour les play-offs ?
Étienne Louvrier : Pour tout dire, je n’avais pas calculé. Après notre match perdu contre les Musel Pikes, je me suis dit qu’on était obligés d’aller gagner à Dudelange la semaine prochaine. Vers 22 h, on m’a dit qu’ils avaient perdu et que, du coup, on était qualifiés. J’ai refait les calculs et j’ai vérifié avec plusieurs personnes et il semblerait que ce soit effectivement le cas.
Mais vous n’êtes pas satisfait pour autant ?
Non. J’estime qu’on ne doit pas se qualifier grâce aux autres, mais par nous-mêmes. Et j’attends clairement une réaction de la part de mes joueurs la semaine prochaine, justement à Dudelange. Samedi, on n’a pas été bons défensivement, on n’a pas montré d’intensité physique. On a refusé le combat et on a laissé l’adversaire faire ce qu’il voulait.
Vous êtes dur avec vos joueurs…
On a le droit de perdre, ce n’est pas la question. Si on s’incline de quelques points en ayant donné 100%, je n’aurais pas le même discours. Mais sur ce match, on a joué un peu trop en dilettante, on était un peu trop sûrs de nous. On démarre bien avec un 9-0, les joueurs se disent que tout va bien. Puis on enchaîne cinq pertes de balle de suite qui permettent aux Pikes non seulement de nous rejoindre, mais également de nous dépasser. Et à partir de ce moment, on ne réagit plus. On se laisse dominer physiquement par une équipe qui joue comme cela, mais de manière très propre. Et on s’est fait dominer pendant tout le reste du match.
Vous affrontiez une équipe des Pikes qui n’a plus rien à voir avec celle du début de saison ?
Ils ont deux autres pros et j’ai le sentiment que le coach fait beaucoup aussi. Il propose un basket de qualité et cela se remarque. Au niveau des pros, Pwono, on le connaît bien. Mais Christmas apporte vraiment le ciment qui manquait à l’équipe. C’est un très bon joueur qui leur fait beaucoup de bien. Et ils sont maintenant en course pour disputer les play-offs.
Ils reviennent de très loin. Comme l’Amicale. Quant vous étiez à 0-5, vous auriez cru possible de jouer les play-offs ?
Oui. Je n’ai jamais réellement douté de la qualité de l’équipe. On avait juste besoin de temps pour intégrer la nouvelle façon de jouer avec les deux recrues luxembourgeoises que sont Bobby Melcher et Tom Konen. Dès le départ, nos choix d’étrangers n’étaient pas les bons. 0-5 peut paraître énorme, mais on travaillait en coulisse et l’arrivée de Jarvis (Williams) a tout changé.
D’une certaine manière, notre saison est réussie
Et celle de Jordan Dallas a amené de la solidité à l’intérieur ?
Oui. C’est vraiment un joueur de devoir. Il prend des rebonds, il pose des écrans, il contre. Il ne marque pas énormément de points, mais l’équipe n’en a pas forcément besoin. Il a son double double à chaque rencontre, c’est vraiment le complément intérieur idéal de Jarvis.
Avant cette défaite, vous restiez sur une série de sept victoires de suite. C’était une pression ou du plaisir ?
Pour nous, c’était du plaisir. On prenait un match après l’autre. Contre la Résidence et Etzella, c’était peut-être logique de perdre, mais on était dans une dynamique ultrapositive et si on avait perdu un de ces deux matches, on n’aurait probablement pas perdu samedi. Ça nous a donné une dose de confiance et, quelque part, de suffisance. Les joueurs ont peut-être cru, à tort, qu’il suffisait qu’ils arrivent pour battre l’avant-dernier. Mais eux sont arrivés avec le couteau entre les dents. On les a pris à la gorge, mais on n’a pas su enfoncer le couteau. C’est notre faute. C’est pour cela que je ne suis pas satisfait.
Maintenant, vous êtes en play-offs. C’est du bonus pour vous ?
Il y a trois semaines, j’aurais sûrement dit oui. Mais quand on fait une série de sept victoires avec des candidats au titre, on se dit que dans quelques semaines, on peut espérer jouer dans cette catégorie. Et pourquoi pas, passer un ou deux tours. En début de saison, l’objectif était le maintien. Ensuite, c’était de se maintenir le plus facilement possible. Ensuite, pourquoi pas le faire en atteignant les play-offs.
Vous avez un adversaire favori ?
Quand on regarde notre début de saison, on peut déjà être heureux d’être là. D’une certaine manière, notre saison est réussie. À partir de ce moment, on prend ce qui vient. On ne se contente pas d’être en play-offs, mais on ne veut pas se mettre de pression inutile pour autant. On va jouer comme on le fait depuis la mi-novembre et on verra ce qu’il est possible de faire.