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Flambée des prix de l’énergie : le CSV propose quatre solutions


Le CSV a présenté quatre mesures pour contrecarrer la flambée des prix énergétiques et qui peuvent être mises en œuvre rapidement. (photo Fabrizio Pizzolante)

Face à la flambée des prix de l’énergie, le Parti chrétien-social émet quatre propositions censées alléger le budget énergie des ménages et ne comprend pas l’immobilisme du gouvernement.

«Le gouvernement ignore-t-il la situation des ménages et des entreprises face à l’augmentation des prix de l’énergie ?», interroge la coprésidente du groupe parlementaire, Martine Hansen. La fraction chrétienne-sociale se saisit du problème et observe ce qui se fait ailleurs, comme en France où le gouvernement a décidé d’un «bouclier tarifaire» en réduisant au maximum la principale taxe sur l’électricité. «Ici, on n’entend rien, comme si le gouvernement ne voyait pas le problème ou, pire, comme s’il l’ignorait», constate la députée du Nord.

Elle cite l’exemple d’un couple d’agriculteurs dont la retraite s’élève à 3 800 euros net mensuels et qui doit désormais consacrer au moins un mois de pension pour remplir sa cuve de 4 000 litres de mazout. «Le 31 décembre 2020, il payait encore 1 800 euros pour ce plein, contre 3 600 euros aujourd’hui, soit près de 100% d’augmentation !», s’insurge Martine Hansen.

Elle estime que les finances publiques, qui se portent plutôt bien, pourraient supporter un effort en direction des ménages qui souffrent le plus de cette augmentation des prix de l’énergie.

Au Luxembourg, 20% des immeubles sont encore chauffés au mazout et tous n’ont pas les moyens de procéder à des changements vers des énergies renouvelables, en dépit des aides du gouvernement. «Pour les mêmes ménages qui gagnent 4 000 euros par mois, l’investissement de base est encore trop important», estime Gilles Roth.

Le coprésident de la fraction prend le relais pour présenter les quatre mesures dont l’objectif est d’alléger les dépenses des ménages, pour certaines valables temporairement, le temps de cette crise des tarifs énergétiques.

La première vise un plafonnement du prix du mazout à 0,95 euro le litre. Il est actuellement fixé à 0,90 euro. «Il faut savoir que l’État, en dehors des accises et de la taxe CO2, gagne encore 442 euros de TVA sur ces 4 000 litres de mazout», explique Gilles Roth. Il estime «injuste» que l’État profite encore de cette augmentation pour remplir ses caisses.

«Il faudra redistribuer à une population qui a un revenu réduit, mais il faut aussi compenser dans une certaine partie les classes moyennes, donc on veut augmenter le cercle des bénéficiaires de l’allocation de vie chère», poursuit Gilles Roth pour enchaîner sur la seconde mesure proposée.

Parce que la flambée des prix touche aussi une «large frange de la classe moyenne», le CSV suggère de placer le seuil d’entrée dans le cercle des bénéficiaires au niveau du salaire social qualifié, ce qui permettrait à une famille qui gagne un revenu net de 4 500 euros de toucher l’allocation de vie chère, illustre le député. Soit 20% de revenu brut en plus par mois pour entrer dans ce cercle.

Des mécanismes qui existent déjà

Troisième mesure proposée : l’augmentation du forfait kilométrique, qui est une bonification d’impôt qui compense les frais de déplacement entre le lieu de résidence et le lieu de travail. Il existe depuis 1990 une allocation forfaitaire.

Les quatre premiers kilomètres ne sont pas pris en compte et le maximum est bloqué à 30 kilomètres. On touche en déductions fiscales 99 euros par an et par kilomètre sur un trajet de 26 kilomètres, soit 2 574 euros.

Ce montant n’a jamais changé depuis 1990. Le CSV suggère qu’il est temps de l’adapter au moins à l’inflation, mais pas d’un seul coup, car «le déchet fiscal serait trop important», selon Gilles Roth. En effet, les 99 euros annuels reviendraient en 174 annuels par kilomètre et permettrait de déduire 4 524 euros par an.

Le CSV propose de passer déjà à 125 euros par an et par kilomètre. Cela permettrait d’avoir un gain de 108 euros net par mois et de pouvoir mettre en place cette mesure rapidement, comme toutes les autres d’ailleurs.

«On voulait s’attacher à des mécanismes qui existent déjà, comme l’allocation vie chère, pour agir vite», précise Gilles Roth.

Même principe pour l’augmentation des frais de déplacement professionnels. Le CSV souhaite relever de 0,3 à 0,4 euro le kilomètre, «comme c’était le cas avant la révolution copernicienne de Pierre Gramegna», ironise au passage Gilles Roth en guise de conclusion.

Plagiat : le CSV n’abandonne pas

L’affaire de plagiat qui a forcé le Premier ministre à renoncer à son diplôme de DEA ne nuit pas seulement à la réputation de Xavier Bettel, mais à l’ensemble du pays, estime le CSV. Claude Wiseler se demande comment un Premier ministre «peut encore se présenter devant des élèves et leur dire de travailler sérieusement alors que son exemple n’est pas glorieux».

Le CSV aimerait entendre les conclusions de la majorité sur cette affaire et un comité national va encore se pencher sur ce problème. Le CSV n’a pas réclamé la démission du Premier ministre. Pas encore.

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