Franz Fayot défend le modèle circulaire dans l’industrie pour réduire les dépendances de l’UE.
L’autonomie stratégique de l’Union européenne en ce qui concerne les matières premières était à l’ordre du jour du Conseil «Compétitivité» réuni mardi à Lens (France).
Les débats, dominés par les thèmes industriels dans cette ancienne capitale du bassin minier français, ont notamment porté sur les dépendances de l’Union européenne. Dans son intervention, le ministre de l’Économie, Franz Fayot, a insisté sur l’importance d’un véritable marché intérieur sans frontières, «élément crucial pour garantir l’autonomie industrielle de l’UE et la réduction des dépendances internes».
Les ministres ont ensuite pu échanger sur les dossiers de l’approvisionnement durable en dehors de l’UE, l’économie circulaire et le renforcement de la production de matières premières. Franz Fayot a mis en avant le «Product circularity data sheet» (PCDS) développé au Luxembourg, avec l’ambition d’en faire une norme internationale.
Un modèle à appliquer dans toute l’UE
L’objectif du PCDS est de répertorier dans une fiche toutes les informations utiles sur les matières qui composent un produit, de manière à le réutiliser et le recycler beaucoup plus facilement. Les données sont ensuite regroupées dans un fichier numérique à des fins d’inventaire détaillé des composants utilisés dans l’industrie et dans le secteur de la construction. En étendant son utilisation à l’échelle européenne, le PCDS pourrait contribuer à la création d’un véritable marché des matières premières de seconde main.
Pour le ministre, l’économie circulaire est un modèle à appliquer dans tous les pays de l’Union alors qu’elle ne produit que 2 % des matières premières utilisées dans l’industrie. Ainsi, il serait possible de récupérer les matières premières du marché intérieur grâce à la décomposition, la réutilisation et le recyclage des matériaux. Une circularité qui doit se refléter dès la conception des produits comme des business modèles et de leur financement.
«Pour ce faire, il nous faut davantage miser sur les législations qui harmonisent des règles européennes communes, assurant ainsi des flux transfrontaliers sans entraves et sans discrimination», a plaidé le ministre.