On le pensait perdu pour le football après avoir frôlé la mort lors d’un match de l’Euro entre le Danemark et la Finlande, mais le meneur de jeu danois Christian Eriksen a fait un come-back presque inespéré en signant à Brentford, lundi.
Si la dernière journée d’un mercato d’hiver est souvent riche en émotions, il n’y en aura pas de plus belle, cette année, que cette pige qui se limite pour l’heure à la fin de la saison 2021-2022.
Les images terribles du joueur allongé sur la pelouse, le 12 juin, et recevant des soins de réanimation ne sont pas encore effacées des mémoires que, déjà, le football reprend ses droits avec le rêve fou d’Eriksen d’être au Mondial-2022. La pose d’un défibrillateur cardiaque l’a contraint à résilier son contrat avec l’Inter Milan, ce type de dispositif étant jugé en Italie incompatible avec la pratique du football professionnel.
Mais à 29 ans, le milieu offensif, à la technique soyeuse et au sens du jeu toujours aiguisé, avait trop à donner pour en rester là.
Réactions enthousiastes et émues
Les candidats à sa venue ne manquaient pas. Eriksen avait évoqué un retour au pays et dans le club de ses débuts, Odense. Il s’était ensuite « testé » à un niveau plus élevé en s’entraînant avec l’Ajax Amsterdam, où il s’était révélé entre 2010 et 2013.
Mais c’est finalement en Premier League que sa nouvelle vie de footballeur professionnel reprendra son cours, dans un championnat où il a fait l’unanimité lors des belles années de Tottenham version Mauricio Pochettino (2013-2020), tutoyant les sommets continentaux, avec une finale de Ligue des champions perdue en 2019.
La nouvelle a provoqué une série de réactions enthousiastes et émues. « Je suis heureux que Christian ait trouvé un endroit où il veut jouer, afin qu’il puisse se remettre au travail et franchir les étapes suivantes », a déclaré le sélectionneur Kasper Hjulmand à l’agence Ritzau.
Dans un tweet, la fédération danoise a aussi félicité le milieu de terrain. « Nous avons hâte de te revoir sur le terrain et dans les matchs », lui a-t-elle glissé. Même son ancien club, Tottenham, avec qui la fin de l’aventure avait été douce-amère, s’est fendu d’un sympathique « cela fait du bien de te revoir en Premier League, Christian », alors que l’Inter lui a souhaité « bonne chance pour (sa) nouvelle aventure ! ».
Brentford, le plus danois des clubs anglais
Le choix de Brentford peut sembler surprenant à un oeil peu averti, le club promu étant actuellement à la peine, avec 4 défaite de rang et une 14e place avec 8 points d’avance sur la zone rouge. Mais le club londonien est la propriété de Matthew Benham, un homme qui aime les paris – il a fondé la société de paris sportifs SmartOdds – et qui possède également le club danois de Midtjylland. On parle également déjà beaucoup danois à Brentford.
L’entraîneur Thomas Frank a déjà dirigé Eriksen lorsqu’il s’occupait de l’équipe nationale des moins de 17 ans danois, et l’effectif compte quelques internationaux comme le gardien Jonas Lössl, Christian Norgaard, Mathias Jorgensen et Mathias Jensen. De plus, le jeu offensif et spectaculaire pratiqué par les « Bees » devrait permettre à Eriksen de se fondre rapidement dans son nouvel environnement.
« Nous avons saisi l’opportunité incroyable de faire venir un joueur de classe mondiale à Brentford », a salué Thomas Frank, qui a cependant averti que si le joueur « est en forme (…), il doit encore travailler pour pouvoir disputer un match ». « Quand il est au top, Christian peut dicter le tempo d’un match. Il peut trouver les bonnes passes et c’est une menace devant le but aussi », a souligné son futur entraîneur.