L’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira a remporté sans surprise dimanche en France une « primaire populaire », consultation citoyenne pour désigner la personnalité qui représentera la gauche à la présidentielle, un processus rejeté par la quasi-totalité des candidats de gauche.
Affaiblie et fragmentée, la gauche compte pour l’heure, avec le communiste Fabien Roussel, cinq candidats principaux à la présidentielle, mais aucun ne dépasse les 10% dans les sondages et n’apparaît en mesure de rivaliser avec le président sortant Emmanuel Macron ni avec les candidats de droite et d’extrême droite.
Christine Taubira a devancé l’écologiste Yannick Jadot, le tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon et la maire de Paris Anne Hidalgo. Tous trois avaient réclamé, en vain, que leurs noms ne soient pas soumis à ce scrutin.
Quelques 392.000 personnes ont participé au vote, qui s’est déroulé par internet de jeudi à dimanche. Les électeurs devaient attribuer à chaque candidat une mention (très bien, bien, assez bien, passable, Insuffisant…).
« Nous devons trouver un chemin de façon à rassembler les gauches et leurs sensibilités », a déclaré Taubira, dans son QG à Paris.
« Cette union, nous la construisons ensemble », a-t-elle ajouté, devant des militants enthousiastes qui scandaient « union, union ». « Notre sort appelle aujourd’hui l’union et le rassemblement », a-t-elle insisté.
L’ex-ministre de la Justice va désormais tenter de rassembler les autres candidats de gauche, une tâche difficile, voire impossible puisque ses principaux concurrents ont assuré qu’ils poursuivraient leur campagne quel que soit le verdict.
Christiane Taubira, ancienne députée de Guyane, région française d’outre-mer où elle est née il y a 69 ans, s’est illustrée pour l’électorat de gauche par son combat pour la loi reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité et surtout pour avoir porté, en tant que ministre, la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels, adoptée en 2013.
Candidate à la présidentielle en 2002, elle n’avait recueilli que 2,32% des suffrages.