Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
C’était dans les années 70. Un projet de village de vacances et d’université de parapsychologie qui ne s’est jamais réalisé. La cité Syrdall connaît enfin un dénouement après 50 ans de déboires.
C’est l’histoire d’un projet qui date des années 70 et qui trouve enfin une issue après plus de 50 ans de déboires. Vendredi, les ministres réunis en Conseil ont approuvé le projet de loi autorisant l’État à participer au financement du développement de logements du projet «An der Schmëtt». C’est le nouveau nom donné à la cité Syrdall que plus personne ne peut entendre à Biwer, la commune qui l’accueille.
À la place du village de vacances et de l’université de parapsychologie qui devaient s’y installer il y a quelques décennies de cela, le Fonds du logement (FDL) y réalisera la construction de 164 logements d’ici 2028.
Le nouveau chantier ne fait que commencer sur ce site qui au départ se trouvait à cheval entre les communes de Biwer et Manternach avant qu’un remembrement ne l’attribue à Biwer dans sa totalité.
La cité Syrdall, conçue comme centre de vacances et de loisirs et cité universitaire, était classée comme telle dans le plan d’aménagement général des deux communes. La société Norabo, initiatrice du projet, préconisait un village de vacances équipé d’une administration propre avec accueil et réception, parking, station-service, centre commercial, restaurants, centre socioculturel et équipements sportifs. Les logements devaient servir initialement aux étudiants de l’université et devaient être proposés aux vacanciers pendant les congés scolaires.
L’université ne s’est jamais réalisée et la société Norabo a fait faillite dans les années 80.
La plupart des logements furent occupés à titre résidentiel, soit par leurs propriétaires, soit par des locataires. Les deux communes à l’époque refusèrent chacune l’occupation résiduelle de ces logements, les constructions ayant été autorisées à des fins de loisirs.
Pour les occupants, cela signifiait aucun ramassage d’ordures et surtout aucune possibilité d’inscrire un enfant à l’école. C’était le début de la galère pour les résidents qui espéraient trouver une issue. La seule qui leur restait était de vendre.
Plus de 100 millions investis
Un fonds d’assainissement avait donc été créé pour racheter les terrains et les logements existants aux quelque 120 propriétaires répartis sur les 8 hectares du site. Un projet de loi doit maintenant supprimer ce Fonds d’assainissement de la cité Syrdall pour confier la poursuite des travaux au Fonds du logement. Le feu vert vient d’être donné hier.
Pendant des décennies, cette cité s’est dégradée lentement. En 1998, à l’époque de la création du fonds d’assainissement, le gouvernement prévoyait l’ouverture d’une ligne de crédit de 300 millions de francs luxembourgeois (750 000 euros) pour financer les travaux de rénovation et l’assainissement des bâtiments et de l’infrastructure de la cité Syrdall.
Finalement, le fonds d’assainissement aura investi près de 12 millions d’euros pour acquérir la totalité des 8,5 hectares de terrains qui s’offraient à lui.
Le Fonds du logement, qui a pris le relais, va réaliser un nouveau quartier après que les anciennes constructions ont été démolies. Il faudra compter près de 100 millions d’euros supplémentaires pour la construction de ces nouvelles unités, dont la majorité seront des maisons unifamiliales.
Elles bénéficieront d’un environnement bucolique avec le projet de renaturation de la Syre conduit par la commune de Biwer. Les travaux d’assainissement du terrain ont déjà commencé.
Les premières constructions devraient démarrer fin 2023 pour être livrées 18 mois plus tard. Le projet sera achevé en 2028 selon les prévisions du gouvernement.
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