Difficile de ne pas revenir une nouvelle fois sur les événements qui ont marqué profondément la France.
Après l’horreur, c’est une union comme jamais qui s’est produite ce week-end. Des millions de personnes dans les rues pour défendre les valeurs républicaines, sans aucun incident ! Le Conseil français du culte musulman déplorait hier une cinquantaine d’actes islamophobes à travers la France, et la police avait l’ordre de se montrer devant les écoles juives. Évidemment, il faut continuer à s’insurger vis-à-vis de tels actes, mais quand on voit le déferlement de personnes défendant la liberté d’expression et les valeurs républicaines, l’espoir est bien là. Les fauteurs de troubles ne sont qu’une minorité, il faut bien se mettre ça dans la tête. Le reste de la population, quelle que soit sa confession, veut vivre tranquillement, sans peur.
Que des personnes qui ont des idées radicalement opposées se retrouvent à défiler dimanche, cela a certainement fait sourire la bande à Charlie. Mais très vite la politique va reprendre ses droits, et l’UMP a tiré le premier en réclamant un Patriot Act à la française. Mais il ne s’agit pas tant de récolter des masses d’informations que de viser les personnes à risque et d’analyser ces informations, comme l’a justement dit, une fois n’est pas coutume, Marine Le Pen.
Il est un fait que les prisons sont des viviers pour les recruteurs qui peuvent, à loisir, laver le cerveau de jeunes en dérive. C’est là qu’il faut concentrer les efforts afin d’éviter que ces jeunes basculent, alors qu’ils n’ont qu’une connaissance tronquée de l’islam. L’immigration n’est pas un problème, puisque l’ennemi n’est plus identifié, les trois terroristes étaient français, il faudra trouver autre chose pour stigmatiser les fléaux de l’immigration brandis par l’UMP et le FN. Pour autant, le vivre ensemble, qui marche si bien au Grand-Duché, est un travail de longue haleine. L’assimilation à la française qui va de soi est peut-être grippée. La laïcité et les valeurs de la République doivent être expliquées, encore et encore.
De notre journaliste Audrey Somnard
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