La ville frontalière allemande accueille quelque 3 100 réfugiés, à une dizaine de kilomètres de la frontière luxembourgeoise, dont 1 700 à Trèves-Nord et 1 400 à Trèves-Euren.
La région de Trèves, en Rhénanie-Palatinat, accueille 500 réfugiés supplémentaires à Hermeskeil et 375 à Bitburg : soit un total de près de 4 000 réfugiés dans la région.
Alors que la ville natale de Karl Marx compte près de 106 000 habitants (chiffres de 2012), dont environ 9 000 étrangers, elle accueille actuellement plus de 3 000 réfugiés dans deux anciennes casernes militaires devenues des structures d’accueil : la Hornkaserne à Trèves-Nord et la General-von-Seidel-Kaserne, située à Trèves-Euren, le long de la route nationale Luxemburgerstrasse, qui relie Trèves à Wasserbillig, au Grand-Duché. Ce nombre important de réfugiés représente presque 3 % de la population de la ville frontalière mosellane! Et cela sans compter les 500 réfugiés installés à Hermeskeil (48 km de la frontière luxembourgeoise) et les 375 personnes supplémentaires hébergées à Bitburg (22 km d’Echternach).
Une ville dans la ville : «le Damas mosellan»
Ces chiffres ont été publiés par le journal Trierischer Volksfreund dans son édition de vendredi, dans le cadre d’un dossier informant ses lecteurs sur les dons ou les aides matérielles (vêtements, téléphones mobiles…) qui peuvent être fournis aux réfugiés, par différents biais.
Il suffit de se promener dans le quartier de Trèves-Nord pour se rendre compte de l’ampleur de ce phénomène migratoire : des dizaines et des dizaines de Syriens et Irakiens «errent» dans les rues attenantes à l’ancienne caserne militaire, en attendant de connaître leur sort. On les retrouve ainsi dans les allées du parc Nells ou sur les parkings de la zone commerciale du quartier. Les grillages de la structure d’accueil, dont l’entrée principale est située dans la Dasbachstrasse, servent d’étendoirs pour le linge (photo) et plusieurs tentes ont été installées à côté des bâtiments en dur. Une véritable ville dans la ville que certains Trévirois surnomment déjà «le Damas mosellan». Et cette «seconde capitale syrienne» se trouve à une dizaine de kilomètres de la frontière luxembourgeoise.
Claude Damiani