Les fêtes sont passées et la réalité a repris ses droits. Une réalité qui, une semaine après le début des soldes d’hiver, inquiéterait les commerçants plus que jamais.
«On a eu les travaux du tram, les parkings souterrains fermés pour rénovation, les effets de la pandémie et maintenant les manifestations… Les gens sont plus tranquilles dans les centres commerciaux où ils ont tout à portée de main et des enseignes plus proches de leurs moyens», résumait ce samedi une vendeuse dans un magasin de prêt-à-porter féminin du centre-ville de la capitale préférant rester anonyme. «En centre-ville, à part H&M, Mango et Only, il ne reste plus rien pour les ménages modestes. Tout le centre-ville pâtit de leur absence.» Et d’ajouter : «Vous avez vu le marché aujourd’hui? Il y a beaucoup moins de stands. C’est dû à quoi : aux quarantaines à cause du variant Omicron ou à la peur de la casse lors de la manifestation?»
Les soldes d’hiver ont débuté lundi dernier et le constat des commerçants est amer. Les soldes refléteraient la situation du commerce à Luxembourg depuis un certain nombre d’années avec la pandémie comme cerise sur le gâteau. «Certaines clientes ne se déplacent pas jusqu’au magasin. Elles nous téléphonent pour se renseigner sur les articles soldés ou pour faire mettre de côté des pièces, car elles sont en quarantaine», témoigne une vendeuse d’une enseigne de prêt-à-porter féminin connue pour ses pièces en cachemire.
Samedi, à 14 h, le centre-ville de la capitale était agréablement calme. Mais tout le monde n’était pas de cet avis. «Les soldes ont très mal commencé. Il n’y a pas de passage. Les gens ont peur de la foule et moins envie de sortir quand ils entendent que le nombre de cas de covid augmente ou qu’un nouveau variant plus contagieux circule», notait samedi Élisabeth, la responsable de la boutique Georges Rech Apostrophe dans la Grand-Rue. «Et puis, commencer les soldes un lundi n’était pas une bonne idée. Avec le télétravail, les clients ne sont plus dans les villes et n’y consomment plus. Cela nous fait du tort depuis deux ans et on est reparti jusqu’au mois de mars sur cette lancée.»
Les clients se déplaceraient moins et «ont ce qu’il faut dans leurs garde-robes». «Cela fait deux ans qu’ils ne sortent plus et ne s’habillent plus. Ils consomment différemment. Nous avons très bien travaillé sur la nouvelle collection, qui n’est pas soldée. Ils ont envie de se faire plaisir», poursuit la commerçante. «L’hiver est triste. Les clients ont envie d’acheter des articles qui les projettent vers le printemps en espérant qu’il fera beau et que la situation sera différente. Les gens ont besoin de réconfort.»
Une opinion confirmée par une vendeuse de la marque de vêtements à l’esperluette : «Les gens ne s’habillent plus depuis le début de la pandémie. Ils ont perdu l’intérêt pour les vêtements. Si vous regardez les collections des différentes marques, on ne trouve plus de vêtements habillés. Les gens veulent du sport chic, du confortable, des matières cocooning. 80 % des gens étaient en sweat-shirt à capuche et en legging.»
«Des crampes en arrivant le matin»
Le jogging aurait donc eu raison du costume-cravate ou de la petite robe couture? La tendance serait plus que jamais à la recherche du plaisir et les Luxembourgeois auraient fait leur le «hygge», l’art de vivre scandinave. «Les gens décorent leurs intérieurs, s’offrent du vrai luxe, de belles pièces, des bijoux, des vacances inoubliables, de belles voitures… Ils investissent dans ce qui dure», poursuit Élisabeth. «Le grand luxe marche bien.» Cela ne ferait pourtant pas les affaires de tous les commerçants.
Les manifestations des antivax et autres contestataires opportunistes vociférant autour de la liberté et appelant à la révolution décourageraient également les clients à se déplacer dans les magasins. «Il y a les touristes, mais les touristes n’achètent pas, note une vendeuse habituée aux départs de soldes en fanfare. Est-ce que vous voyez des gens avec des sacs de boutiques? Non.» Élisabeth se rappelle, quant à elle, le fameux samedi de l’assaut sur le marché de Noël : «Des gens sont rentrés se mettre à l’abri dans le magasin tellement ils ont eu peur. Les manifestants couraient avec la police à leurs trousses. J’ai préféré fermer le magasin.»
La situation deviendrait difficile pour la commerçante, qui témoigne avoir «des crampes en arrivant le matin». «La situation devient difficile moralement pour tous les commerçants et nous fondons de grands espoirs sur les soldes», conclut Élisabeth, qui regrette également le départ des «locomotives» du centre-ville comme Zara pour attirer le grand public. La responsable de boutique aurait même hésité à ouvrir son magasin ce dimanche. «Je le fais pour contribuer à l’animation. Cela va me coûter plus d’argent que cela ne va m’en rapporter. Ce n’est pas intéressant et beaucoup de magasins n’ouvrent même pas les dimanches», analyse-t-elle.
De bonnes affaires restent à faire jusqu’au 29 janvier inclus. Les commerçants interrogés ne baissent pas les bras et restent confiants.
Les vendeuses de la vdl qui disent meme pas bonjour , non merci ! Vive Treves et Metz… ou on chouchotte les clients luxo !!!
On fait ses courses sur amazon, relax ! Sans manif, sans drogués, sans parking, sans mauvais service, sans prix exagérés… avec retour cool