La date concernant le débat sur la vaccination obligatoire prévue à la Chambre des députés et demandé par le Premier ministre, Xavier Bettel, n’est pas encore connue. Mais il aura lieu en ce mois de janvier. C’est certain.
Le secteur médical et paramédical a déjà annoncé la couleur en estimant qu’une vaccination ne touchant que quelques catégories professionnelles serait contre-productive. Non. Ce qu’il faut, c’est une vaccination obligatoire pour tous. Au-delà de la problématique économique, c’est l’afflux de patients malades qui inquiète.
La saturation des lits de réanimation n’est pas un risque imaginaire. Il y a aussi le personnel soignant qui est toujours en première ligne dans ce combat pour la vie, contre le coronavirus. Deux ans au front, cela commence à faire long. Et on imagine l’agacement de voir qu’une partie de la population (19,6 % des habitants âgés de plus de 12 ans) ne souhaite pas se faire vacciner, prolongeant ces temps difficiles dans nos hôpitaux.
Les partis politiques sont en train de se positionner tout comme les acteurs de la vie sociale du pays sur cette obligation vaccinale. Le Premier ministre, en lançant l’idée de ce débat, accélère la réflexion, car le processus législatif risque d’être long concernant une éventuelle vaccination obligatoire.
Que risquera-t-on si nous ne sommes pas vaccinés ? Quels contrôles pourront faire les autorités ? La police nous demande en effet rarement notre carnet de vaccination en plus de notre pièce d’identité dans la rue. Ceux qui refuseront le vaccin recevront-ils une amende d’office ? Ou seront-ils obligés d’être confinés chez eux ? Un patron aura-t-il le droit de licencier un employé non vacciné ? Il y a beaucoup de zones d’ombre qu’il va devoir éclaircir.
Ceci, c’est pour le cadre légal. Mais il nous faut aussi parler du cadre social. Ces nouvelles dispositions risquent encore un peu plus de tendre les rapports entre les autorités et une partie de la population. Nous savons qui elle est.
Elle n’est pas uniquement constituée de ceux qui ont manifesté dans les rues de la capitale. Non, cette minorité n’est pas composée que de 1 000 personnes. Et il va falloir aussi faire avec son ressentiment. Ou sa colère.