Lors de son discours de Noël, le Grand-Duc Henri a insisté sur des valeurs cruciales, dans toute société qui se réclame égalitaire, démocratique et sociale. Le chef de l’État a mis le doigt sur des notions importantes, sinon fondamentales. «L’entraide, l’empathie, la solidarité et le respect.» Autant de mantras qui doivent «nous guider au moment où la pandémie est toujours présente et pèse sur notre vie quotidienne». La cohésion, martèle-t-il. Tout ce qui nous sépare nous rapproche, au fond, n’est-ce pas ? C’est fort, c’est beau et puissant. Nous en conviendrons volontiers, mais après ? C’est tout aussi vrai, c’est juste et nécessaire, mais l’ambition est-elle seulement à la hauteur de la réalité ? La pandémie n’a pas seulement révélé les fractures sociales, n’a pas davantage accentué les inégalités, ni même creusé le fossé entre les générations.
Tout était déjà là, depuis bien longtemps, mais nous refusions de le voir. Cela faisait partie de la fatalité, de l’inexorable. Les hommes continueront de s’entretuer, de se livrer à des guerres ignobles et inacceptables. Nous ne voulons pas regarder les choses en face, la misère des autres étant si pénible à affronter. Cette détresse nous renvoie à nos propres peurs, et autant de démons que nous ne pouvons pas combattre. Par lâcheté ou par complaisance, c’est selon. L’être humain n’est rien d’autre qu’une aberration de la nature, condamné au vivre ensemble, mais incapable de le mettre concrètement en œuvre.
Les femmes ne seront jamais l’égal de ce masculin dominant, éternellement soumises à leurs desiderata, leurs injonctions et leur bon plaisir. Il suffirait pourtant de pas grand-chose. Il suffirait seulement d’avoir dans sa vie quelqu’un de bien, quelqu’un qui vous rend meilleur, peu importe vos travers. Qui vous tire vers le haut, quelqu’un qui vous fait sentir moins insignifiant, ne vous juge jamais et vous aimera ad vitam æternam, d’amour ou d’amitié. Quelqu’un sur qui l’on peut compter en toutes circonstances, et pour qui l’on qui l’on compte. Sa présence qui rassure. Et son rire, qui peut guérir toutes les blessures…
Alexandra Parachini