Le Luxembourgeois de l’équipe Trek-Segafredo revient juste de stage et y repartira en janvier. Il commencera sa saison 2022 sur la Marseillaise.
Alex Kirsch (29 ans) est juste de retour au Luxembourg après le stage habituel de reprise de décembre. «Doucement», souligne le Luxembourgeois de l’équipe Trek-Segafredo avant de nuancer son propos : «Ça commence quand même à devenir sérieux. Le stage de décembre est aussi le stage des photos, ce n’est pas toujours reposant. Sinon, oui, on a bien roulé…»
Tous les coureurs professionnels connaissent la Costa Blanca par cœur. Depuis une dizaine d’années, c’est devenu un passage obligé. «On a changé d’hôtel, on est passé du nord de Calpe au sud, ça change un peu», sourit Alex Kirsch, lequel estime se trouver grosso modo dans les mêmes dispositions que les années précédentes. «J’ai fait le nécessaire, c’était assez dur avec la météo. Mais avec l’expérience, on est plus tranquille. D’abord une bonne récupération, puis j’ai repris doucement. Je ne me sens finalement pas trop mal pour une fin de mois de décembre», poursuit-il.
Reviennent les souvenirs d’une fin de saison intense, même si un gros coup de malchance l’a empêché de jouer les premiers rôles sur l’édition automnale d’anthologie de Paris-Roubaix, puisqu’il fut entraîné dans une chute avant le premier secteur pavé. «J’ai vraiment fini fort la saison à la sortie de la Vuelta et enchaîné sur pas mal de courses. Et après Roubaix, je me suis senti très fort sur ma dernière course de la saison, Paris-Tours», explique-t-il.
Manque de chance en 2021
Même si cette saison lui laissera une impression mitigée : «Tout au long de la saison, je n’ai pas eu trop de chance. Cela fait aussi partie du jeu. Si on se souvient que pendant les classiques flandriennes la moitié de l’équipe a été rattrapée par le covid, souffle-t-il. Toujours est-il que Jasper (Stuyven) est parvenu à faire une sacrée saison.»
Ces derniers jours, Alex Kirsch a reçu un programme 2022 qui ressemble forcément à celui de la saison écoulée. «Je débuterai avec la Marseillaise (30 janvier) et j’enchaînerai avec l’Étoile de Bessèges (2-6 février), le Tour d’Algarve (16-20 février), puis le week-end d’ouverture (Het Nieuwsblad, puis Kuurne-Bruxelles-Kuurne les 26 et 27 février). Ensuite, je serai sur Paris-Nice (6-13 mars) et le reste des classiques flandriennes», détaille-t-il.
Évidemment, celui qui a le rôle de capitaine de route du groupe des classiques de pavés n’est pas insensible à la physionomie du groupe, remodelé pour la saison suivante. «On s’est bien renforcé, on avait souffert les deux saisons précédentes. On avait certes deux leaders pour gagner (Jasper Stuyven et Mads Pedersen), mais dans la largeur, ce fut plus difficile, avec des blessures et des coureurs moins opérationnels, car plus jeunes. Du coup, cela m’avait obligé parfois à réaliser du travail qui ne me revenait pas forcément. J’entrais un peu tôt en action. L’équipe a fait un grand effort pour renforcer ce groupe. C’est bien pour moi. Si j’ai mon niveau normal, j’aimerais bien me montrer sur le final des classiques, car cela fait un moment que je n’ai pas eu l’occasion d’y participer», confesse-t-il encore.
Il réside désormais
en Andorre
Impossible de ne pas avoir remarqué sa force, son style avec un coup de pédale huilé et efficace. Lorsqu’il est en forme, Alex Kirsch arbore vraiment fière allure. On imagine qu’un jour ou l’autre, il pourra récolter les lauriers de son travail, qu’on sait acharné. «On repart en stage en janvier pour deux semaines, toujours à Calpe. Des stages d’altitude sont sûrement prévus. Mais, comme avec Sophie, mon épouse, on a déménagé en Andorre à la fin octobre, j’ai l’altitude chez moi, devant la porte», poursuit-il.
En effet, Alex Kirsch est désormais domicilié en Andorre, comme tant d’autres coureurs professionnels. Explications circonstanciées : «Nous sommes environ 120 professionnels à y vivre. Pour plusieurs raisons, on avait envie de cette idée de déménager, mais d’abord pour l’expérience. La plupart des gens font ce choix pendant leurs études universitaires, mais avec mon épouse, qui s’occupe de notre enfant, nous n’avions pas eu cette occasion. On s’est dit que c’était l’occasion. C’est certes un bon pays, au niveau fiscal, mais pas seulement. Il y fait souvent beau, pas mal de coureurs sont là pour s’entraîner en pleine saison. De mon équipe, il y a Kenny Elissonde, Tom Skujins, Jacopo Mosca, Antwan Tolhoek. Après, il y a aussi des coureurs comme Ben O’Connor ou Julian Alaphilippe.»
Pour les fêtes de Noël, Alex Kirsch se trouve au Luxembourg. Un peu de calme avant de retrouver la cadence effrénée des stages…
Denis Bastien