Le Groenland a enregistré ces derniers jours des températures 20 voire 30 degrés au-delà des moyennes saisonnières, avec des températures positives à de nombreux endroits de l’immense territoire arctique, a indiqué mercredi l’institut météorologique danois, DMI.
Dans la capitale, Nuuk, il a fait 13°C le 20 décembre quand la température moyenne est habituellement de -5,3°C tandis qu’à Qaanaaq, dans le nord, le mercure est monté jusqu’à 8,3°C pour une température habituelle de -20,1°C. « L’une des raisons pour lesquelles nous observons des températures élevées est le phénomène météorologique du foehn », un vent chaud assez courant à travers la plus grande île du monde, a expliqué dans un e-mail à l’AFP une climatologue de DMI, Caroline Drost Jensen. « Il est un peu inhabituel qu’il se produise sur une zone aussi vaste et simultanément sur une longue période » car il s’étend sur la majorité de la côte ouest et une partie de la côte est, a-t-elle dit.
Ces températures ne sont en revanche pas sans précédent, selon la météorologue: ni les records absolus, ni les records des trente dernières années pour un mois de décembre n’ont été battus. Dans l’Arctique, le réchauffement est trois fois plus rapide qu’ailleurs dans le monde. « Le réchauffement climatique planétaire sous-tend les températures élevées que nous observons actuellement au Groenland, et fait qu’elles sont généralement plus élevées (…) que par le passé », a résumé Mme Drost Jensen.
Pendant l’été, une vague de chaleur avec des températures plus de dix degrés supérieures aux normales saisonnières avait provoqué au Groenland un épisode de fonte « massive » de la calotte glaciaire. Des pertes de huit milliards de tonnes de glace chaque jour, soit le double du rythme moyen lors de la période estivale, avaient été enregistrées. Le 14 août, dans un autre signal alarmant, il avait également plu au sommet du plus haut point du Groenland (3.216 mètres), du jamais vu.
LQ/AFP