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Réforme des taxis : on tire sur l’ambulance…


Photo : Editpress/Julien Garroy

Un projet de texte pour mieux réglementer les taxis ambulances est en voie de finalisation.

La Patiente Vertriedung était montée au créneau le 9 novembre pour dénoncer les tarifs abusifs de certaines sociétés de taxis ambulances qui poussent des patients à renoncer aux soins. Dans la foulée, le CSV, l’ADR et le Parti pirate ont interpellé le gouvernement.

Les trois partis ont fustigé à leur tour la tarification au prix fort de certaines courses. Un exemple : une société a facturé 90,50 euros l’acheminement d’un patient de l’hôpital Kirchberg vers sa maison de soins dans la rue d’à côté. Une autre société aurait facturé 140 euros pour un transport entre une maison de repos de la capitale et le Centre hospitalier de Luxembourg.

Les ministres de la Santé et de la Sécurité sociale se disent «conscients» de la situation actuelle. Depuis plus de deux ans, la Patiente Vertriedung est en attente de l’avant-projet de loi promis par le gouvernement pour renforcer la législation sur le transport de personnes malades.

Ce texte serait aujourd’hui «en voie de finalisation». Les ministres renvoient vers les travaux du groupe de travail interministériel. «Nous avons demandé à participer aux discussions, mais cela nous a été refusé», avait dénoncé, début novembre, Georges Clees, chargé des relations publiques de la Patiente Vertriedung. «On craint donc un texte qui ne colle pas à la réalité du terrain.»

La colère de la Patiente Vertriedung

Les deux ministres de tutelle mettent en perspective une meilleure définition des normes de qualité à respecter et une révision des tarifs. Il faudrait cependant attendre l’entrée en vigueur de la loi pour permettre à la Caisse nationale de santé (CNS) de négocier avec les prestataires la prise en charge du coût du transport en taxi ambulance.

Jusqu’à présent, la CNS peut rembourser jusqu’à 70 % de la facture. Un forfait de 38 euros est accordé pour les transports à courte distance. La Patiente Vertriedung dénonce toutefois l’opacité des tarifs pratiqués par certaines sociétés et un vide dans les textes en vigueur.

L’association de défense des droits des patients revendique un tarif uniformisé, fixé par une convention entre la CNS et les différents prestataires, la mise en place d’un standard pour la qualité et la sécurité des voitures, comme pour la formation du personnel accompagnant, et des contrôles réguliers. «Ce projet de loi doit maintenant aboutir», conclut l’association.

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D. M. (avec C. B.)