Affaires remises, prévenus absents et pour certains pas même représentés, voilà le lot de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg mardi après-midi.
Des boulettes de cocaïne trouvées au sol?
Jermiah, un trentenaire né au Nigeria, était là, lui. Il est même venu exprès de Budapest où il vit et travaille actuellement. Il dit avoir trouvé 65 boulettes de drogue au sol dans un chantier de la rue de Strasbourg à Luxembourg avant de se faire pincer par la police. Il aurait envisagé de les conserver pour son propre usage. Pourtant, 85 euros ont été trouvés sur lui le 7 septembre 2020 quand il a été arrêté à 21 h 30. Ce qui lui vaut d’être soupçonné de blanchiment et de détention du produit du trafic de stupéfiants. Le prévenu prétend avoir gagné près de 4 000 euros lors de paris sportifs.
Du moins, il s’agit de la version qu’il a donnée hier. La troisième. Il en aurait donné des différentes aux policiers et au juge d’instruction, selon le procureur. Son avocat avance que cette version correspond à la vérité. «Il n’a pas été arrêté dans le cadre d’un trafic de stupéfiants, il a été arrêté alors qu’il venait de trouver la drogue, explique l’homme de loi. Il n’est pas établi dans le dossier qu’il a essayé de vendre cette drogue.» Si son avocat plaide la clémence et le sursis intégral, le procureur est plus sévère et requiert une peine de 18 mois de prison et une amende appropriée à son encontre. Il ne s’est pas opposée à un sursis.
Les quantités de cocaïne et d’héroïne trouvées sur le trentenaire seraient trop importantes pour être uniquement destinées à sa consommation personnelle. Le magistrat ne croit pas non plus qu’il les ait trouvées sur un chantier, mais plutôt qu’il serait allé les récupérer dans une cache comme il est d’usage chez les vendeurs de drogue. En outre, le prévenu était connu en Belgique pour s’être livré au commerce de la drogue.
Un portefeuille volé au comptoir
Sandrine serait tombée des nues quand les policiers lui ont téléphoné pour lui annoncer que son porte-monnaie avait été retrouvé sur un couple d’individu. La jeune femme a raconté hier ne pas s’être aperçue du vol qui a eu lieu le 9 novembre 2019 au soir. «On était à la veille d’un long week-end et je n’ai pas eu besoin de mon portefeuille», indique-t-elle.
Le soir des faits, elle était de sortie avec des amies dans un établissement de Schengen et elle pense avoir son sac à main à l’œil. Elle serait plusieurs fois sortie fumer une cigarette, se rappelle-t-elle. C’est le moment qu’aurait choisi Stéphane et Christiane que la jeune Française identifiera plus tard comme s’étant trouvée à côté d’elle au comptoir, pour voler le porte-monnaie qui aurait, en plus des papiers et de cartes de crédit, contenu la somme de 600 euros qui devait servir à payer le loyer de son logement.
Le couple se serait également servi de la carte bancaire de la jeune femme pour faire un achat de 4,50 euros dans un supermarché du Limpertsberg où Sandrine dit ne jamais avoir mis les pieds. Son avocat qui s’est constitué partie civile a demandé le remboursement de ces deux sommes ainsi que 3 000 euros de dommages et intérêts, de même que le payement de frais d’avocats et d’une indemnité de procédure à l’encontre des deux voleurs présumés.
Le couple, qui ne s’est pas déplacé au tribunal et n’avait pas non plus mandaté d’avocat pour le représenter, a été jugé par défaut. Le procureur a retenu les infractions de vol simple et d’escroquerie. Il a requis des amendes appropriées à l’encontre des deux prévenus ainsi qu’une peine d’emprisonnement de 9 mois à l’encontre de Christiane et de 6 mois à l’encontre de Stéphane.
Un dealer présumé de cocaïne
Autre affaire, autre prévenu qui n’a pas jugé utile de se présenter à la barre, ni de se faire représenter par un avocat. Daniel est suspecté d’avoir fourni «des quantités indéfinies de cocaïne et d’héroïne à des personnes indéfinies» avant de se faire prendre à la mi-juin par la police dans le quartier Gare à Luxembourg. Il ressortirait du dossier qu’il aurait avoué certains faits. Déjà connus pour des faits de vente de stupéfiants ainsi que de blanchimen15t et de détention du produit de ces ventes, le procureur a estimé que le prévenu pouvait être jugé par défaut. Il a requis une peine de prison de 24 mois et une amende appropriée à son encontre.
Les prononcés de ces trois affaires sont fixés au 13 janvier.
Sophie Kieffer