Des propos racistes, des incitations à la haine, des appels à la violence tenus en amphithéâtre de fac d’histoire ont motivé un dépôt de plainte de l’université de Lorraine.
Dans les rangs de la présidence de l’université de Lorraine, l’affaire est restée discrète, durant trois semaines. Pour protéger ceux qui ont parlé, ceux qui ont osé dire qu’ils se sentaient en insécurité ou qu’ils étaient tout simplement choqués d’être les témoins d’agissements totalement illégaux.
«Des étudiants sont allés trouver des enseignants, il y a un peu moins d’un mois», rapporte Pierre Mutzenhardt, le président de l’UL, confirmant une information de France Bleu Lorraine. «Ils ont rapporté des choses assez choquantes, dans un premier temps. On évoquait alors des propos racistes tenus dans les amphithéâtres de la fac d’histoire. Des appels à la haine, à s’en prendre à des minorités. Sans que des personnes ne soient visées explicitement, mais cela se disait dans l’espace public.»
Des déclarations concordantes, de plus en plus, visant toujours un même groupe de licence d’histoire, continuent d’être rapportées. Des mots homophobes aussi, antisémites. Tous d’une rare violence et qui ne souffrent pas d’attendre les prochaines manifestations du genre. L’université a réagi dans un premier temps en adressant un signalement au procureur de la République de Metz.
«Nous avons alors été sollicités pour fournir d’autres éléments et le procureur nous a invités à déposer une plainte.» Elle a permis à une enquête d’aboutir, il y a plusieurs jours, à l’interpellation de cinq étudiants.
«On ne laissera rien passer»
Selon les faits reprochés aux uns et aux autres, des défèrements devant un juge ont déjà eu lieu et certains d’entre eux ont été mis en examen. L’ouverture d’une information judiciaire permet aux investigations des policiers messins de se dérouler sur commission rogatoire.
Du côté de l’administration de l’université, une enquête administrative est ouverte et le groupe a également fait l’objet d’une exclusion, à titre conservatoire. «Nous irons en commission de discipline, avec chacun des cinq, mais pour l’instant, nous attendons toutes les conclusions de l’enquête pénale», avertit Pierre Mutzenhardt.
Une nouvelle affaire de racisme qui vient écorner l’image des bancs de la fac messine. On se rappelle la communauté africaine visée, en 2019, par des images sans équivoque diffusées par deux étudiantes, cette fois sur les réseaux sociaux.
Ce dossier n’avait pas pris de tournure judiciaire. «Elles ont quitté l’université de Lorraine depuis, mais ce ne sont pas les mêmes affaires. Il y a ici de l’embrigadement à craindre, dans une idéologie raciste», précise le président.
«De l’apologie de crime, des appels à de la violence et on ne laissera rien passer. Il est clair que l’image renvoyée est déplorable et en même temps, nous constatons que les actions mises en place à l’université, sur le racisme, le sexisme, sur les diversités, payent. Les étudiants savent qu’il y a de l’écoute, de la bienveillance et vont maintenant trouver les équipes. Les langues se délient et permettent d’intervenir.»
Le Mrap, de son côté, a salué la réaction prompte de l’UL, regrettant dans le même temps «une banalisation de la haine et du racisme dans la société».
Le Républicain Lorrain
Et tricheurs, profs et XB, avec plagiat 96% à Nancy, super l’université de Lorraine !!!