Alors que l’arrivée d’un nouveau ministre de tutelle et d’un nouveau directeur général était censée calmer les esprits et permettre à la police grand-ducale de retrouver une plus grande sérénité et unité, les critiques continuent de fuser.
Le dialogue de sourds qui marque depuis maintenant plus de deux ans les relations entre les agents et leurs supérieures hiérarchiques semble repartir de plus belle à un moment où les défis auxquels doit faire face la police ne cessent de se multiplier.
Cette semaine, il est devenu évident que le fossé qui s’est creusé au fil des dernières années entre les agents de terrain et les cadres de la police n’était pas encore comblé. Loin de là. La principale critique du Syndicat national de la police grand-ducale (SNPGL) concerne la mise à l’écart de ses membres lors de la réalisation de l’audit réalisé par un cabinet spécialisé et qui doit servir de base à une réforme de la police.
Mardi, le ministre de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider, avait souligné qu’un large échantillon d’agents avait été interrogé dans le cadre de l’audit et qu’à aucun moment le SNPGL ne lui avait fait part de son sentiment d’exclusion.
La réponse ne s’est pas fait attendre : mercredi, le comité du principal syndicat de la police s’est dit «choqué» par les propos du ministre. Il aurait bien été informé des critiques du SNPGL concernant la méthodologie de l’audit. Présenté en juin, celui-ci a été «bâclé» pour le camp syndical, car seuls les avis des cadres auraient été pris en compte pour formuler les conclusions.
Tout cela ne fait pas avancer les travaux en vue d’une police plus efficace, objectif que les deux camps affirment pourtant poursuivre de toutes leurs forces. Au vu des missions complexes qui attendent au jour le jour les policiers, tant le camp politique que le camp syndical doivent tout mettre en œuvre pour retrouver davantage de sérénité, indispensable pour avancer dans cet épineux dossier.
Beaucoup de temps a déjà été perdu. Toute arrogance ou surenchère n’est pas de nature à servir l’objectif commun. Retrouver un esprit plus constructif est primordial.
David Marques (dmarques@lequotidien.lu)