L’attaquant du Victoria enquille but sur but (et même un peu plus des fois) ces derniers temps avant de conclure 2021 par Pétange et Mondorf.
Peut-il finir meilleur buteur de la saison de Division nationale ? «Bien sûr et je vais le prouver !» Jordy Soladio a 23 ans et aucun doute. Lancé à la poursuite de Nicolas Perez, le Belge de 23 ans, stoppé dans son élan la saison passée par une fissure des ligaments internes du genou, est en effet le joueur le plus efficace de BGL Ligue. Sauf que personne ne le sait. La pointe du Victoria a pourtant inscrit la bagatelle de 17 buts en 20 matches de DN depuis son arrivée sur les bords de la Sûre. C’est monumental et trop peu connu. «Tant mieux si ça commence à faire du bruit, se régale le rasta, confronté à une petite renommée naissante, lui qui a marqué neuf buts lors de ses dernières apparitions. Si cela n’en fait pas, c’est juste… dommage. Mais jouer à Rosport rend peut-être tout ça plus anonyme, je ne sais pas…»
Après mon triplé et mon quadruplé, j’étais fier de moi
Le joueur s’est pourtant fait charrier par son coach encore tout récemment. Marc Thomé n’a rien à dire à propos de son quadruplé contre Wiltz (5-1) ou son triplé contre Hostert (1-3). C’est juste qu’il aurait préféré que Soladio étale un peu plus ses réalisations sur la durée plutôt que de les sortir par paquets et pèse sur un peu plus de matches encore. Cela fait rire l’attaquant : «Ça va! Ce n’est pas non plus comme si on les avait perdus, ces matches. Moi, après mon triplé et mon quadruplé, j’étais fier de moi !»
L’air de rien, dans son sillage, le Victoria vient d’enchaîner trois victoires consécutives en DN (cela ne lui était plus arrivé depuis avril 2017) et de remonter dans la première partie de tableau. «Nos adversaires nous sous-estiment, juge Soladio. Et on est en train de montrer qu’on est solides.» Lui aussi.
Son rendement, à 23 ans, est épatant. Mais avec sa formation à Louvain (la ville de son enfance) et Malines (où Yannick Ferrera avait commencé à lui donner du temps de jeu en pros avant de se faire limoger), ce n’est qu’une demi-surprise. Il a le bagage et, depuis cet été, un encadrement «familial». Son frère, qui logeait avec lui la saison passée, est reparti, mais Moding et De Doncker, avec qui il partage un agent et avec lesquels il peut parler flamand, le font se sentir un peu à la maison depuis leur arrivée. Même si Moding, deuxième meilleur passeur du championnat, ne lui a pas envoyé tant de caviars que ça : «Non, il les donne surtout sur phases arrêtées. Mais bon, on voit bien dans le jeu qu’il me cherche, hein! Ce n’est pas comme s’il m’évitait!»
De toute façon, on ne peut plus l’éviter, Soladio, de toute façon. Aujourd’hui, il regarde presque Perez dans les yeux et s’en réjouit : «C’est un gars qui a un lourd passé (NDLR : professionnel). Il y a un écart d’âge, mais je n’ai pas peur. Mon temps viendra.» Une ère Soladio, ce ne serait pas beau ?
Julien Mollereau