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[Sélection dames] Dan Santos : «Oui, on prépare un truc…»


Julie Marques a inscrit un doublé contre la Macédoine, le mois dernier. (photo Mélanie Maps)

Le Luxembourg accueille l’Autriche ce mardi soir dans le cadre des éliminatoires du Mondial-2023. Après le 0-10 face aux Anglaises puis le 5-0 de l’aller à Vienne, y a-t-il moyen de faire encore mieux ?

L’Autriche est un énorme morceau. Peut-il servir à préparer les rencontres bien plus à la portée du Luxembourg du mois d’avril prochain ?

Dan Santos : Pas possible, non. Enfin, si… Si, on prépare un truc mais on verra bien si on peut essayer de le faire par moments. Mais le principal sera de faire un bon match parce que quand je vois le mois de novembre, on se rend compte que les organismes sont fatigués, usés. Mais l’écart entre elles et nous risque d’être encore plus grand que le mois dernier.

Quels sont les points précis que vous cherchez à améliorer ?

Ne pas répéter les erreurs de Vienne (NDLR : défaite 5-0, le mois dernier), ne pas encaisser les mêmes buts. Et cela se joue uniquement sur les erreurs de concentration. Cela se joue sur des détails : on oublie de fermer un peu l’intérieur, notre adversaire a deux mètres de liberté et on prend un but. On a fait une analyse vidéo samedi et maintenant, elles remarquent leurs erreurs. Elles le voient elles-mêmes. Et quand on le travaille à l’entraînement, elles comprennent. Avant, elles ne savaient pas, elles ne voyaient pas.

J’aimerais bien qu’on soit aussi un peu meilleures en possession, qu’on accepte l’idée de faire un contrôle au lieu d’essayer de jouer en une touche et de la perdre trop vite. Je crois que les filles ont peur de contrôler, de jouer. Je dois leur dire que ce n’est pas grave. C’est aussi un problème de prise d’informations. Certaines sont encore en retard dans ce domaine. D’autres ont compris qu’il faut être bonnes là-dedans. Nous faisons beaucoup de jeux sur ce thème à l’entraînement. Dans quelques mois, on verra une progression à ce niveau.

Avez-vous l’impression que le pari de votre première campagne éliminatoires est déjà gagné ?

Quand j’observe tout simplement la progression des deux derniers mois, je vois qu’on est sur le bon chemin. Semaine après semaine, on progresse. C’est en se faisant mal qu’on grandit.

Puisqu’on parle de souffrance, l’Autriche, par rapport à l’Angleterre et au 0-10 encaissé en septembre, c’est à quel niveau de difficulté désormais ?

Elles viennent de perdre 1-0 contre les Anglaises avec assez de face-à-face avec la gardienne pour largement faire 1-1. Disons que ce sera 3 % moins fort que les Anglaises. Donc on verra bien si on a progressé depuis l’Angleterre. En Autriche, on nous a peut-être sous-estimés. Et aujourd’hui, psychologiquement, on est peut-être aussi fatigués… On va voir.

Recueilli par Julien Mollereau

Julie Marques, l’infirmière buteuse qui bouffe des kilomètres

Le premier match international officiel de la sélection nationale féminine date du 18 novembre 2006, soit presque 15 ans jour pour jour. Au soir de Slovaquie – Luxembourg, Julie Abreu avait deux ans. Aujourd’hui, elle en est déjà la septième meilleure marqueuse de l’histoire, à 17 ans seulement. Devant elle, il y a Amy Thompson, 11 buts, Janine Hansen, 10 buts, Jessica Birkel, 7 buts, Karen Marin et Sophie Maurer, 6 buts et Gabriela Crespo, 4 buts.

Aucune de ces jeunes filles n’a cependant eu l’honneur de mettre un doublé en éliminatoires d’une compétition officielle comme la jeune fille de Troisvierges. C’était le mois dernier, à Ohrid contre la Macédoine. Ces deux buts de la toute nouvelle joueuse du Standard de Liège la place, déjà, à trois pions inscrits en neuf rencontres internationales. «Ça m’a donné confiance en moi. Avant, j’avais peur de faire des erreurs et que cela ait des conséquences pour moi.» Rassurée, Julie. Mais elle n’ose pas encore se dire qu’elle peut monter à quatre face à l’Autriche, un ogre à l’échelle des Lionnes : «J’aimerais juste un meilleur résultat qu’à l’aller et je me contenterais d’être bien positionnée défensivement. Marquer contre l’Autriche, ce n’est qu’un rêve. Si ça devient réalité, ce serait génial.»

Ce serait surtout une belle récompense pour l’ancienne joueuse de Wincrange, qui avait réussi à planter 20 buts en deux saisons et 16 matches de championnat, avant son départ pour la Belgique. Elle a fait un choix de carrière pas facile, alors qu’elle est en pleine scolarité pour devenir infirmière. La proposition du Standard de Liège, qui lui permet aujourd’hui d’évoluer aux côtés de Laura Miller en D1 belge, la force en effet à se rendre cinq fois par semaine jusqu’à l’Académie Robert-Louis-Dreyfus. Soit 2 h 30 de route aller-retour et la bagatelle 3 600 kilomètres par mois sans avoir forcément la certitude d’en faire un jour un métier, d’autant qu’elle en apprend un autre en parallèle : «J’ai bientôt un stage à la clinique et un autre en maison de soins. Je suis déjà en train d’essayer d’imaginer comment je vais m’organiser.»

Levée à 6 h, rentrée à 23 h, Julie Marques ne se plaint pas. «Physiquement ça tient. Je vais laisser les choses venir.» Ce mardi soir, son seul souci sera de toucher un peu plus de ballons que contre l’Angleterre, il y a deux mois. Pour le reste, elle a largement le temps.

J. M.

Groupe D

Jeudi

Macédoine – Irlande du Nord 0-11

Samedi

Angleterre – Autriche 1-0

Aujourd’hui

20 h : Luxembourg – Autriche

Angleterre – Lettonie

Classement

1. Angleterre 15 (5;+33)

2. Autriche 10 (5;+17)

3. Irlande du Nord 10 (5;+15)

4. Luxembourg 3 (4;-18)

5. Macédoine 3 (5;-23)

6. Lettonie 0 (4;-24)