C’est un mariage inédit qui a eu lieu le 4 décembre 2013 au Palais grand-ducal. Depuis l’assermentation par le Grand-Duc de l’équipe gouvernementale de Xavier Bettel, le DP, le LSAP et déi gréng forment un ménage à trois qui n’a pas encore réussi à faire toutes ses preuves.
La bonne nouvelle est que l’union sacrée, portée par un vent d’euphorie mais seulement par une fine majorité, continue à tenir bon. Mais dans chaque union, la réalité finit par rattraper les mariés. Et la coalition tricolore n’échappe pas à ce phénomène.
Depuis son entrée en fonction, le nouveau gouvernement a souvent donné l’impression de foncer tête baissée sans pouvoir ou vouloir évaluer les conséquences de ses décisions. Le résultat est aujourd’hui que ceux qui voulaient donner un nouvel élan au pays doivent faire face à une flopée de critiques.
Dans ce contexte de tensions, les partis de l’opposition n’hésitent pas à évoquer de possibles fissures dans les rangs de la majorité. Même si officiellement ce n’est pas à l’ordre du jour, la question est de savoir lequel des trois partis a le mieux réussi à tirer son épingle du jeu.
Hasard du calendrier ou pas, c’est aujourd’hui que le LSAP, grand perdant du scrutin européen, va présenter les premières pistes pour se relancer. Avec un paquet d’avenir et un budget 2015 qui continuent à charger les ménages malgré les concessions obtenues par les syndicats, les socialistes risquent de continuer à perdre du crédit auprès des électeurs. Des revendications telles qu’un impôt pour les riches ne vont pas se concrétiser avec le DP, qui réussit à maintenir son cap libéral. Les petits poucets de déi gréng bénéficient, eux, d’une bonne cote. La balance pourrait cependant rapidement pencher de l’autre côté.
Les ingrédients explosifs pour la suite du ménage à trois sont donc bien présents. Toute crise de jalousie pourrait mener au divorce. Le CSV, en premier, n’attend que ce genre de faux pas pour revenir en force. Tirer les bonnes leçons de ces douze derniers mois reste cependant primordial, et ce, pour toutes les parties impliquées.
De notre journaliste David Marques