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BGL Ligue – Dallevedove (Fola), l’artiste eschois


Le gaucher du Fola (au centre) a régalé cet été en Ligue des champions. (Photo Julien Garroy)

Ancien partenaire de Manuel Neuer à Schalke 04, Jakob Dallevedove dispute sa septième saison avec le Fola Esch. Le milieu de 27 ans ne désespère pas de retourner un jour en Allemagne, là où on ne l’a jamais vraiment compris.

Quand vous êtes arrivé au Galgenberg au milieu de la saison 2009/2010, imaginiez-vous être encore là plus de six ans plus tard ?

Jakob Dallevedove : Non, pas du tout. Je venais d’avoir 22 ans et j’étais juste là pour faire un essai. C’est Michael Lofy qui m’a proposé ça, car je n’avais rien d’autre. J’ai signé pour six mois, pas pour six ans ! Quand on est un jeune footballeur allemand, le Luxembourg, ce n’est pas un choix. On se dit que c’est bon pour les mecs de 35 ans qui veulent prendre un peu d’argent.

À quoi ressemblait votre vie avant le Fola ?

Je viens de Wiltingen, un petit village où j’habite encore et qui n’est pas loin de Trèves. Mon père était entraîneur des jeunes à Trèves. J’ai joué là-bas pendant six années, puis je suis parti à Schalke 04 quand j’avais 18 ans. Là-bas, j’étais dans la Regionalliga. J’ai joué des matches avec Benedikt Höwedes et Manuel Neuer, qui n’était que le deuxième choix de l’équipe une, mais était déjà très fort. Il dribblait souvent un ou deux mecs d’en face avant de relancer. J’ai aussi fait quelques entraînements avec l’équipe première, où Mesut Özil jouait déjà.

Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné entre vous et Schalke ?

Je n’étais pas issu du centre de formation et ça ne m’a pas aidé. Aussi, je n’ai pas pu jouer pendant quatre ou cinq mois à cause d’une blessure. J’ai signé à Ingolstadt, où je pensais que ça allait bien se passer.

Ne pas avoir explosé en Allemagne, c’est un truc qui vous rend encore triste ?

Des fois, encore maintenant, j’y pense et ça me rend triste. En Allemagne, les entraîneurs n’aimaient pas trop le style de joueur que j’étais. Je ne courais pas assez et n’étais pas assez agressif. Depuis, la mentalité a changé. Quand je vois des joueurs comme Kroos, Götze ou Gündogan…

Vous vous dites quoi ? Que vous aviez quelques années d’avance par rapport aux critères que recherchaient les formateurs allemands ?

Les mecs vont croire que je suis arrogant, mais oui, j’étais peut-être en avance par rapport au foot allemand, à la mentalité. Le problème ne venait pas de moi, mais de la mentalité de l’époque, où tu pouvais faire carrière avec un physique et un mental. Moi, on me disait que j’avais du talent, mais que je n’étais pas vif, alors ça ne les intéressait pas. L’influence de Pep Guardiola sur Joachim Löw a changé la donne. Toute la formation allemande a été revue à partir de ça. Des joueurs créatifs, il y en a un ou deux par équipe et je pars du principe qu’il faut les protéger.

Votre régularité au Luxembourg et vos bons matches en Coupe d’Europe vous donnent-ils envie d’aller voir ailleurs ?

Je ne cherche pas absolument à partir. Mais je n’ai que 27 ans, j’arrive en fin de contrat et je sais que j’ai les qualités pour jouer à un bon niveau. Après, je n’irai pas n’importe où. Quand on joue en amical contre Virton par exemple, je sais que je n’irai pas en D2 belge. Je sais que le Fola est plus fort que ça et j’ai tous mes amis ici. Je sais aussi que je ne retournerai jamais de ma vie à Trèves (Regionalliga), où je suis parti fâché avec des mecs du comité. Même s’ils sont en 2e Bundesliga, je n’irai pas ! Ce qui est aussi certain, c’est qu’au Luxembourg, je n’irai jamais ailleurs qu’au Fola.

Entretien avec Matthieu Pécot

A retrouver en intégralité dans Le Quotidien papier de ce jeudi 27 août