Révélée dimanche par nos confrères du Tageblatt, la décision de Fabio Marochi de transmettre la présidence à son directeur, Thomas Gilgemann, en fin de saison, va clore une décennie de montée en puissance du club niederkornois. Pour quelle suite ? Il nous raconte.
Comment cette décision de redonner les clefs de la maison s’est-elle prise ?
Fabio Marochi : C’est une réflexion que je mène depuis un certain temps, mais j’en ai fait part aux membres il y a trois ou quatre semaines. Je l’ai annoncée et on a trouvé une solution puisque Thomas se sent prêt à reprendre le flambeau. Cela fait quinze ou seize ans que je suis au comité du club et une décennie que j’ai repris la présidence de Roger Sosson, après l’intérim de deux ans de Marcel Bossi.
Les raisons ?
Il y en a plusieurs, mais la fameuse goutte qui a fait déborder le vase, cela a été les deux dernières années que l’on vient de passer et qui ont été très très dures avec la crise sanitaire. On a eu tout le temps de réfléchir à nos vies et j’ai remarqué que ces trente dernières années, j’ai beaucoup travaillé dans mes entreprises et dans mon club et que je n’ai eu de temps ni pour ma famille ni pour moi-même. Je souhaite en finir avec cela. Je voulais initialement arrêter en mai 2023, mais Thomas se sent prêt, donc on a avancé la date.
En général, quand on s’investit autant dans un club, on ne s’arrête jamais vraiment…
Ce n’est pas une coupure nette parce que je suis pour ainsi dire né dans ce club. J’aurai encore une mission, c’est la gestion des contacts avec les partenaires existants et nouveaux. Mais j’ai un nouveau projet, c’est le « business club FC Progrès ». Comme ça, je vais continuer à lier le foot et ma vie professionnelle et c’est ce que j’aime. C’est un projet que j’ai depuis des années.
Le budget, on le réduit depuis 2018
Mais qu’est-ce que c’est exactement ?
C’est un club de services sur le mode du Rotary ou du Lion’s Club. En tout cas, je m’en suis inspiré. Nos partenaires nous disaient souvent que les jours de match, quand ils venaient, on n’avait pas vraiment le temps de discuter, parce qu’on était obnubilé par la rencontre. Là, ce sera le club des amis du Progrès. Toutes les trois ou quatre semaines, on va se rencontrer pour un brunch, en fin de matinée, entre entrepreneurs. D’ailleurs, la première de ces apéros, qui se dérouleront de 11 h à 14 h, des endroits où on fera connaissance vont commencer ce jeudi. On sera une centaine. Ce sera une sorte de réseau professionnel, pour faire du business.
Continuerez-vous à investir de l’argent dans ce club ?
Nous avons fait baisser notre budget constamment ces trois dernières années. On réduit depuis 2018. À un moment, on s’était dit qu’il ne fallait pas faire de choses insensées et à un moment, si, on a fait des choses insensées par passion. Et on a décidé de réduire les frais. Tout ça pour dire que oui, si je pars, ça aura un impact, mais petit. La baisse sera légère. On ne va pas retrouver avec un Progrès à 10 % de son budget actuel. On sera encore compétitifs.
Quel genre de présidence offrira Thomas Gilgemann ?
Lui et moi, on ne partage pas toutes les idées. On a déjà dû trancher. Parfois c’est en ma faveur, parfois c’est pour lui. Ça fonctionne démocratiquement. Il va poser son empreinte sur le club et c’est tant mieux : il a besoin de sang frais. C’est le moment pour quelqu’un qui a plus d’énergie que moi.
Un Français à la tête d’un club de DN, c’est nouveau.
Moi, je suis content que quelqu’un lève le doigt paFr les temps qui courent. Thomas est un ancien joueur français mais qui vit tout à côté du stade, a le cœur niederkornois. La nationalité n’a pas d’importance. Il faut juste un passionné.
Entretien avec Julien Mollereau