ÉTATS-UNIS Son New York City reçoit Atlanta, dimanche, avant éventuellement de défier New England, auteur d’une saison magistrale, en quarts de finale.
Auteur d’une campagne d’éliminatoires du Mondial-2022 plutôt remarquable, Maxime Chanot conclut l’année 2021 sur les play-offs de la MLS avec son équipe de New York City. Enfin la consécration après six ans aux États-Unis ? Ce sera compliqué quand même.
Comment s’est passé votre retour de sélection, entre le rêve d’une campagne historique et la nécessité d’enchaîner en play-offs avec New York City ?
Maxime Chanot : Fatigué. Plus je fais les allers-retours, plus ça devient pesant. Mon corps réagissait mieux avant (il sourit). En plus là, je suis rentré mardi et il y a les tests covid plus la réouverture des frontières et je me suis fait 2 h 30 de file avant de pouvoir quitter l’aéroport.
Les allers-retours, on ne les sent pas dans vos prestations avec les Roud Léiwen. On a même envie de vous dire qu’on ne vous a jamais trouvé aussi bon qu’en ce moment.
Moi, j’ai presque envie de vous dire le contraire. Sinon, je n’aurais pas été là, en sélection, ces dernières années. Peut-être que c’est aussi qu’on me voit moins en club. J’ai ce niveau depuis longtemps… en club. Après, je ne saurai pas vous dire pourquoi c’était un peu plus difficile en sélection, mais je crois que c’est un tout. La façon de jouer, l’entourage… ce que je sais, c’est qu’en ce moment, je prends énormément de plaisir dans un groupe homogène et de très grande qualité. On n’est pas tous des amis, mais on s’apprécie tous et on veut tous la même chose et j’ai énormément de plaisir à venir. Avant, il y avait peut-être deux Chanot. L’un de club, l’autre de sélection. Ce n’est plus le cas.
Le Chanot de club va-t-il enfin accéder, pour une fois, aux demi-finales de la MLS et franchir ce plafond de verre ?
On a fait les demi-finales de conférence quatre années d’affilée (NDLR : qui étaient l’équivalent des quarts de finale de la nouvelle version, lire ci-dessous). L’année dernière, on perd sur un match folklore aux tirs au but avec un joueur de champ dans les cages… Bon, on verra bien. Ce que je peux vous dire c’est qu’aujourd’hui, pas une seule personne ne pourra vous dire avec assurance qui finira champion. En plus, on joue sur un match maintenant, plus sur deux.
Je suis encore jeune, j’ai 31 ans et encore de belles années devant moi
Cela n’a pas l’air de vous plaire.
Je préfère deux matches. C’est plus une garantie que le plus fort passera. Comme en NBA, sur 5 ou 7 matches. Tu peux te louper une fois, mais à la fin, c’est vraiment le plus fort qui gagne. Jouer tout sur un match, c’est cruel. Il ne faut pas grand-chose pour que ça se passe mal.
Mais cette fois, vous avez fini moins haut au classement et vous devez donc jouer un premier tour. Et donc refaire le rythme qui manque souvent aux équipes qui en sont exemptées et rentrent ensuite en lice…
Exactement ! C’est marrant parce que chaque année, celui qui finit champion, c’est toujours une équipe qui n’a pas eu cette coupure avant les play-offs. Ce trou de deux semaines est vraiment préjudiciable. Et pour une fois, nous, on se retrouve dans ce cas. Je pense que c’est un vrai atout. Puisque cela n’a jamais marché pour nous quand on était directement qualifiés, peut-être que cette fois…
Au prochain tour, si vous battez Atlanta, il y a New England, qui a fini la saison régulière avec 20 points d’avance sur son dauphin, dans votre Conference Est. Injouable ?
Ils ont fait une saison exceptionnelle, battu quelques records. Et en plus, ils sont l’une des trois dernières équipes de la Ligue à jouer sur synthétique… Ce sera dur.
Vous êtes le deuxième joueur de champ le plus utilisé par Ronny Deila cette saison. Et si vous passez le premier tour des play-offs, il s’agira de votre saison la plus complète.
Physiquement, je vais mieux. Je ne vais pas vous mentir, j’avais eu beaucoup de mal à gérer les deux premières saisons avec tous les allers-retours en sélection. C’est aussi pour ça que je m’étais blessé. C’est comme ça que je me suis retrouvé aussi à faire deux saisons à 20 matches (NDLR : 2017 et 2018) à cause d’une pubalgie et d’un problème de dos. Mais maintenant, j’enchaîne. Depuis, j’ai aussi fait des saisons à quasiment 40 matches, en en jouant 90 à 95 % et c’est un peu long, mais j’appris à me gérer. C’est l’expérience qui parle, mais je suis encore jeune, j’ai 31 ans et encore de belles années devant moi.
Cela n’a pas de sens de vous reposer la question de votre avenir, votre dernière prolongation ayant été actée… sans date de fin de contrat ?
Si la question est de savoir où je serai la saison prochaine, puisque c’est bien ça votre question, la réponse est : toujours à New York City.
Entretien avec Julien Mollereau
Désormais sur un seul match :«Mal fait et illogique»
Finies les oppositions en deux matches. La phase finale de la MLS 2021 est épurée avec un tableau digne d’une phase finale de grande compétition internationale. Dimanche, NYC reçoit Atlanta et tout peut s’arrêter subitement. Ou continuer. Dans ce cas, Chanot et ses coéquipiers joueront New England à l’extérieur en quarts de finale. Et ainsi de suite.
Une nouvelle formule qui n’est pas faite pour plaire au défenseur central des Roud Léiwen : «C’est mal fait et illogique. Et un désavantage complet pour nous. On termine 4e de la saison régulière et on se retrouve à jouer le quart chez eux sur un match? Alors à la limite, il vaudrait presque mieux finir 5e ou 6e – même si ce n’est pas le but – puisque leur adversaire en quarts sera moins