On ne peut pas donner tort à Greta Thunberg, la jeune militante suédoise pour le climat. La communauté internationale a un talent incroyable pour émettre des promesses qui se résument, en fin de compte, à du «bla-bla-bla». Cela vaut pour la lutte contre le changement climatique (les premières alertes datent de… 1988), mais aussi pour d’autres crises majeures.
Les Nations unies et ses 193 États membres se sont accordés en 2012 sur 17 objectifs de développement durable (ODD) à atteindre à l’horizon de 2030. «Chacun des 17 objectifs est interdépendant des autres, la réussite de l’un concourant à celle des autres», insiste l’ONU.
Il n’est pas à nier que des avancées dans plusieurs domaines ont été réalisées. Le minuscule coronavirus vient cependant accentuer le risque d’échec des ODD. «La pandémie est venue frapper un monde déjà paralysé par l’absence de coordination des politiques pour lutter contre le réchauffement climatique ou les inégalités», notent, à juste titre, nos confrères français des Échos.
Ce pessimisme a été partagé, hier, par les députés luxembourgeois dans le cadre du débat sur la politique de coopération au développement du Grand-Duché. La qualité et l’envergure des moyens, aussi financiers, engagés dans ce domaine par le Luxembourg constituent une très précieuse goutte d’eau dans l’océan.
Et si la solution pour étouffer le «bla-bla-bla» venait tout droit de l’espace? Fin octobre, le milliardaire américain Elon Musk, créateur de SpaceX, mais aussi de Tesla, a mis au défi l’ONU de lui prouver qu’avec 6 milliards de dollars la faim dans le monde pouvait être éradiquée. Simple coup de pub ou offre à prendre au sérieux? On devrait être fixé sous peu. Le directeur du Programme alimentaire mondial de l’ONU vient en effet de faire le calcul : 6,6 milliards de dollars seront nécessaires pour sauver la vie de 45 millions de personnes.
Pesant 266 milliards de dollars, Elon Musk a tout à y gagner. Ce don historique – aussi salvateur qu’il puisse être – constituerait toutefois un sacré camouflet pour la communauté internationale. Pire : le fantasque milliardaire américain viendrait décharger trop facilement les dirigeants mondiaux de leurs responsabilités. À méditer.
David Marques