Wiltz a dû réinventer toute sa défense ces dernières semaines face à l’hémorragie dont sa base arrière est victime.
Il est loin, le temps où le FC Wiltz, promesse de la saison, démarrait le championnat avec une défense Biver, Vandenbroeck, Dachelet, Giargiana. Dimanche contre le Swift, le club nordiste restera déplumé. Ou en tout cas, en état de fragilité. Autant qu’à Strassen il y a deux semaines dans un match qui l’a vu prendre trois buts dont un, gag, en fin de rencontre alors qu’il avait pourtant repris la main sur le jeu.
Contre l’UNA, il avait déjà fallu tout réimproviser. Et relancer notamment Dany Fernandes à droite en l’absence de Biver… et Semedo. Le petit latéral droit n’avait plus joué un match officiel depuis le 3 octobre 2020. Peu après, il se faisait les croisés. Au stade Jean-Wirtz, il a dû rejouer l’intégralité de la partie. Son vis-à-vis, Haris Faljic, de retour en BGL Ligue après un exil dans les divisions inférieures de plus de cinq années, a sorti le même genre de match, c’est-à-dire honnête. Mais moins notable que les joueurs de l’axe : un Chris Philipps excellent dans un dépannage forcé au poste qu’occupait encore son coach, trois semaines plus tôt et un Hamza Cetinkaya buteur… mais aussi auteur d’une partie de la grosse boulette qui a coûté un point.
Amer, David Vandenbroeck avait débriefé le lendemain cette action sur laquelle son portier, Ralph Schon, glisse alors que deux de ses défenseurs, dont le pourtant expérimenté Faljic, ne se parlent pas. Le premier adversaire, Nicolas Perez, est pourtant à six mètres de là, attendant tranquillement d’être servi par Cetinkaya à l’entrée de la surface : «C’est comique de prendre un but comme ça à ce niveau : on ne remet jamais un ballon dans l’axe! C’est vraiment cadeau.»
Lui, l’ancien professionnel à plus de 300 matches en Belgique et qui en a cumulé près de 150 au Grand-Duché, s’arrache ses cheveux d’ancien défenseur central intransigeant. Et en manque de ressources. Wiltz avait la sixième défense de l’élite la saison passée, il en est aujourd’hui la douzième. Le constat est amer et les comptes sont tout aussi vite faits sur les performances récentes : plus aucun clean-sheet depuis huit matches, douze buts encaissés sur les quatre dernières rencontres dont trois en Coupe à Käerjeng, club de PH.
Burkic à la place de Philipps?
Comment redresser la barre? Avec des retours bien sûr. Giargiana a repris les séances collectives juste avant la semaine internationale et devait participer à un amical, vendredi. Biver aussi, était sur le point de reprendre. Ce qui pourrait résoudre en partie les «problèmes» des couloirs, si tant est qu’il y en est. Mais l’axe reste, lui, un champ de ruines puisque Dachelet s’était vu diagnostiquer une déchirure de quasiment deux millimètres et que son retour relevait du fantasme. Qui plus est, Philipps sera suspendu (cinq jaunes) pour la venue de Hesperange, ce qui forcera peut-être le staff nordiste à remplacer un récupérateur par un autre récupérateur derrière, en la personne de Burkic. Car Vandenbroeck, devant cette hémorragie, s’interdit de sortir déjà de sa retraite de joueur : «Impossible. Même pas pour dépanner. Ce serait ouvrir la porte à toutes les discussions. Et vous imaginez si je me plante alors que je demande plus de rigueur à mes joueurs?». Il est vrai que le successeur de Dan Huet n’a pas vocation à se mettre en position de faiblesse.
Son plus gros succès du moment, dans le secteur défensif, aura été de stopper l’hémorragie sur phases arrêtées défensives. Et même de trouver des solutions pour être décisif sur phases arrêtées offensives. De la patte gauche d’Osmanovic sont sorties deux têtes victorieuses à Strassen. C’est une maigre consolation mais en ce moment, Wiltz doit s’en contenter. Avant la venue d’un Swift qui vient de planter, lui, douze buts sur ses quatre dernières rencontres, on se raccroche à ce qu’on peut. Quand on décide de demander à son pilier défensif de s’installer sur le banc et qu’on s’inflige à soi-même un trou supplémentaire dans sa ligne à quatre, pas le choix…
Julien Mollereau