Carine Nardecchia, la patronne du foot féminin à la fédération, essaye d’être très constructive après l’affaire RFCU – Swift.
Près d’une semaine après l’interruption du match RFCU – Swift pour insuffisance de joueuses côté hesperangeois et alors que le Racing a accusé son adversaire d’avoir orchestré cette défection en jouant avec les règlements pour éviter un forfait, le tribunal fédéral a rendu son verdict : le score de 7-0 à l’interruption reste acquis et le Swift écope d’une amende de… 26 euros. Dans une lettre ouverte, le RFCU s’était ému de la mauvaise publicité que cette histoire faisait au football féminin. Carine Nardecchia, la présidente de la commission des dames, nous a répondu.
Comment la FLF voit-elle toute cette affaire?
Carine Nardecchia : Je ne pourrais pas vous répondre, car le courrier du RFCU sera à l’ordre du jour de notre réunion de lundi. Par respect pour mes collègues du conseil d’administration, vous comprendrez bien que je ne peux m’exprimer sur ce sujet, même si effectivement, cela m’interpelle. Il faudra qu’on analyse, qu’on discute, parce qu’il est clair et net que le foot féminin au Luxembourg est en train d’évoluer et qu’il y a beaucoup de choses à mettre en place. On doit évoluer avec notre temps et cela passe peut-être par une révision des statuts. On s’inscrit dans cette démarche de réflexion.
En attendant, le RFCU parle d’une très mauvaise publicité.
Non, effectivement, elle n’est pas bonne. Surtout qu’on connaît à l’heure actuelle un sursaut de notoriété grâce à la sélection. On doit voir comme faire bouger les choses. Nous sommes parfaitement conscients qu’il y a beaucoup de travail, que le chantier est énorme et qu’on discute de certaines choses. Par exemple, on était partis sur un projet de réforme des divisions et cela nécessite qu’on en parle. Tout cela ne se fait pas sur un coup de tête, même si cela ne va pas assez vite au goût de certains. Mais c’est certain qu’en ce moment, il y a un décalage. Il y a ces qualifications de l’équipe nationale dames, oui, mais il faut aussi que le reste suive. On doit se montrer constructifs.
Allez-vous contacter le Swift pour parler de la situation?
Tout le monde est responsable pour soi-même. Tout le monde se forge sa propre image de marque. Ce n’est pas à moi de juger ou de m’en mêler.
Le RFCU spécule sur le fait que Hesperange joue avec le règlement. Sans spéculer sur le fait que cela soit le cas ou pas, une amende de 26 euros comme celle qui lui a été infligée est-elle franchement de nature à décourager ceux qui voudraient effectivement contourner les règlements?
C’est exactement le genre de choses que nous devons évoquer quand je parlais de revoir les statuts. Les amendes, c’est un point important. Il faut voir si les montants leur vont. Après tout, ce sont eux qui devront les payer.
Les amendes, c’est un point important
Les clubs de BGL Ligue s’étaient mobilisés pour éviter de jouer un championnat à 15, en nombre impair. Les dames, elles, y ont eu droit et certains clubs, comme le RFCU, s’en plaignent.
Mais cela aussi fera l’objet d’une discussion avec les clubs. Je remarque qu’en Belgique, les clubs n’ont pas de problème à jouer en nombre impair. On verra, donc, si cela les gêne ici et si on peut les aider.
Une dernière question, assez symbolique : dimanche, personne ne joue pour cause de match des Roud Léiwen. Mais alors que le samedi est généralement dévolu aux dames, on les a éjectées du calendrier pour privilégier les hommes et les jeunes. Choquant ou logique?
Il faut aussi savoir pourquoi c’est comme ça! Il y avait déjà un problème de disponibilité des terrains et ensuite de manque d’arbitres.
Mais pourquoi privilégier les hommes?
Vous savez, je travaille aussi dans la commission des jeunes et dans celle du calendrier. Il faut avoir conscience de la surcharge du calendrier née du coronavirus. On fait avant tout en sorte de pouvoir tout jouer correctement et je peux vous assurer que c’est assez dur. Ce n’est même pas évident du tout.
Entretien avec Julien Mollereau