Le Parlement français a autorisé vendredi la prolongation du recours au décrié pass sanitaire jusqu’au 31 juillet 2022, soit au-delà des élections prévues au printemps, à la colère des opposants au gouvernement.
L’Assemblée nationale, qui avait le dernier mot, a approuvé le projet de loi de « vigilance sanitaire » souhaité par le gouvernement, rejeté la veille au soir par le Sénat dominé par la droite. Parmi ses grandes dispositions figure le pass sanitaire possible jusqu’au 31 juillet, si le gouvernement ne décide pas de l’arrêter plus tôt, la prorogation du régime transitoire de sortie de l’état d’urgence sanitaire (avec mesures de restrictions sur les manifestations, la circulation des personnes etc.), ou encore la possibilité pour les chefs d’établissements scolaires d’accéder au statut vaccinal des élèves.
Le pass sanitaire contre le Covid-19 restreint l’accès à de nombreux lieux publics comme les bars, cafés, cinémas ou transports de longue distance. Il est délivré aux personnes totalement vaccinées ou présentant un test négatif récent.
Les oppositions de droite comme de gauche avaient dénoncé un « blanc seing », « enjambant les élections présidentielle et législatives » prévues à partir d’avril, la gauche radicale de la France insoumise fustigeant aussi « l’autoritarisme sanitaire du gouvernement » et les risques de dérive vers une « société du contrôle généralisé ».
Des recours prévus
« Les dispositions du texte sont pleinement justifiées par la situation sanitaire et son évolution dans les prochains mois », avait rétorqué le secrétaire d’État à la Famille Adrien Taquet à l’ouverture des débats vendredi, alors que l’épidémie de Covid-19 montre des signes de reprise, malgré une population vaccinée à plus de 75%. Mercredi, le gouvernement a ainsi annoncé que le masque serait à nouveau obligatoire à partir de la semaine prochaine dans les écoles primaires de 39 départements, où le taux d’incidence est repassé au-dessus du seuil de 50 pour 100 000 habitants. Le rapporteur Jean-Pierre Pont (LREM) a par conséquent appelé à « ne pas baisser la garde » et souligné que l’OMS redoutait « 500 000 décès en Europe d’ici à quatre mois ».
Le parti de droite Les Républicains et la gauche ont d’ores et déjà prévu des recours auprès du Conseil constitutionnel. Le projet de loi prolonge par ailleurs l’état d’urgence en Guyane et en Martinique jusqu’au 31 décembre.
LQ/AFP