[10e journée en retard] Porté par un grand Guillaume Trani, auteur d’un doublé, Hostert s’est adjugé sur le fil une partie hachée et terminée à dix contre dix.
L’un, compte tenu des absences et des ravages du Covid sur son vestiaire ces dix derniers jours, pouvait «vivre avec un point». L’autre, malgré la dynamique de son équipe (quatre victoires sur les cinq dernières journées, six sur sept toutes compétitions confondues) et un effectif au quasi complet, refusait d’aborder cette rencontre en favori. Fallait-il voir dans ces sorties modestes d’avant-match d’Henri Bossi et Neil Pattison les prémices d’un partage des points entre deux prétendants au maintien?
C’est bien vers cela que l’on s’orientait, jeudi soir à Jos-Becker entre Hostert et Etzella, en match en retard de la 10e journée. Mais Guillaume Trani en a décidé autrement : d’une frappe du gauche que Stemper n’a pu que freiner, le métronome hostertois a offert à son équipe un succès ultraprécieux, le second de suite en championnat, trois jours – un timing qui faisait enrager Henri Bossi – après une élimination embarrassante en Coupe à Weiler-la-Tour (1-0). Confirmant ainsi les dires de son entraîneur, qui assurait hier dans nos colonnes que même diminuée, l’USH pouvait prendre les trois points.
Trani est déjà guéri
Et c’est somme toute assez mérité, au vu de la physionomie d’une partie où ses hommes ont longtemps traîné comme un boulet leur inefficacité devant le but et leur manque de rigueur défensive. En particulier à la perte de balle et dans le replacement : si le coach hostertois louait la qualité de jeu proposée depuis quelques semaines par Etzella, c’est sur deux contres, un par mi-temps, que les Ettebruckois ont trouvé la faille.
Mieux entré dans la partie, à l’image de ces tirs de Nouidra et Trani, respectivement trop enlevé et trop écrasé (15e, 19e), et de cette tentative d’Habbas repoussée par le poteau (22e), Hostert a pris les devants grâce aux deux derniers nommés : décalé sur la gauche de la surface par Muric, Trani a délivré un centre dévié par Schlesser et frôlé par Habbas, suffisamment pour surprendre Stemper (1-0, 24e).
Joie de courte durée pour l’USH, rejointe moins de deux minutes plus tard sur un contre assassin initié par Hermandung et emmené par Hemkemeier, auteur d’un superbe déboulé côté gauche puis d’un service subtil en plein dans la course croisée d’Einsiedler, qui a bien piqué du gauche (1-1, 26e). Et proche de se faire surprendre dans le même exercice quand Celani, qui avait évité la sortie de Ndy Assembé, a dévissé face au but vide mais en angle fermé (38e).
Une alerte en trompe-l’œil pour Hostert, plus pressant en fin de première période, mais trop imprécis pour espérer mieux à la pause, en attestent ces nouvelles tentatives vaines de Nouidra ou Trani (37e), et surtout ces deux réflexes de Stemper devant Muric (41e) ou Trani (44e), dans tous les bons coups, lui dont Henri Bossi ignorait mardi s’il serait en mesure de débuter, après avoir contracté comme beaucoup d’autres Hostertois le covid, motif du report de ce match.
Trois passes décisives pour Muric
Symbolisée également par ce tir aux pigeons de Muric, pourtant seul face à Stemper (54e), l’inefficacité hostertoise s’est révélée a tranché avec le réalisme ettelbruckois : sur sa première incursion dans le camp hostertois de la deuxième période ou presque, Etzella a repris l’avantage. La faute à cette glissade de Meddour devant Celani, qui a filé au but, éliminé Ndy Assembé et cadré, cette fois (1-2, 55e). Mais l’expulsion directe de Schlesser (58e) a tout changé, même si Zilli l’a rejoint aux vestiaires dix minutes plus tard (66e).
Entretemps, Habbas, lancé en une touche par Muric, avait ramené Hostert à égalité, en force, du gauche et avec la complicité d’un Stemper pas exempt de tout reproche sur ce coup-là (2-2, 66e). Décisif sur ces tirs de Trani ou Steiner (77e) à l’orée d’un dernier quart d’heure à l’avantage des locaux, mais où les visiteurs auraient pu réaliser le hold-up si Herr avait cadré sur corner (87e), le portier ettelbruckois n’a en revanche rien pu faire sur cet ultime coup de patte de Trani, qui permet à Hostert de doubler Etzella, mais aussi de céder son fauteuil de barragiste à Rosport. Lourd de conséquences.
Simon Butel