Son statut de meilleure attaque de DN peut faire croire que le travail est bouclé dans le secteur offensif dudelangeois. Or il reste du boulot, avoue Michel Leflochmoan.
Avec treize buts sur les deux premières journées, on s’était pris à rêver d’une formule magique qui avait permis à Michel Leflochmoan de tout mettre en ordre de bataille comme par miracle. Les deux dernières prestations à Strassen (2-2) et face à la Jeunesse (1-0), sans être mauvaises loin de là, ont montré qu’il y a encore pas mal de choses à peaufiner.
Le bilan offensif après quatre rencontres
Le F91 a la meilleure attaque de DN devant Strassen et le RM Hamm Benfica, qui l’accueille demain soir pour un choc qui sent la poudre. Mais après avoir déroulé et été très efficace lors des deux premières journées, il a plus pioché ensuite, rattrapé par le manque de réalisme affiché la saison passée, qui finissait invariablement par parasiter son jeu.
Michel Leflochmoan : «On est bien! Tous ceux qui ont vu notre match à Strassen savent que cela peut être plié en première période si on marque nos occasions. Pareil contre la Jeunesse : on nous annule un but d' »Ibra » et il rate encore une occasion seul face au gardien. On a un jeu qui nous permet de nous créer des occasions. Pour autant, nous n’avons pas encore trouvé la bonne formule. On a tenté certaines choses qui ont bien marché, et d’autres un peu moins. On ne va pas rechercher un onze de base, il n’y aura rien de figé, mais on ne va pas tout chamboulé à tout bout de champ non plus. C’est bien, pour marquer des buts, d’avoir des rouages bien huilés. Et pour ça, il faut que certains joueurs soient habitués à jouer ensemble.»
Le positionnement de Grégory Adler
Il a joué aux côtés d’Ibrahimovic en se laissant retomber, ou même sur le flanc droit, dimanche contre la Jeunesse. Bien moins intéressant dans ce dernier registre, l’ex-Hostertois a montré qu’il peut déjà changer beaucoup de choses au jeu dudelangeois puisque ce dernier a penché à gauche quand ce flanc entrait dans sa sphère d’influence. Dynamique, créatif, mais parfois encore trop nerveux (il s’est déjà fait deux fois remplacer à l’heure de jeu alors qu’il commençait à s’irriter), quelle est sa vraie place?
Michel Leflochmoan : «Je l’ai testé à différentes places et il s’en est à chaque fois bien tiré. Mais il faut aussi que ses coéquipiers apprennent à mieux le connaître. Je l’ai vu faire des passes aveugles magnifiques, mais que ses partenaires ne comprennent pas toujours. Mais si je le sors, c’est parce qu’il se fait constamment allumer et que c’est lui qui prend des cartons. Je me mets à sa place. Pour lui, cela doit être dur : il tente de belles choses, il crée, se fait massacrer… et avertir par les arbitres.»
Un ou deux attaquants ?
Turpel ronge son frein sur le banc mais fait de belles entrées en jeu. Ibrahimovic est pour l’heure inconstant. Effectif contre Wiltz et Rosport, dur à trouver à Strassen, très actif mais maladroit contre la Jeunesse, tandis que la solution Adler, même axial, le voit régulièrement décrocher. Sur ce point, le F91 ne semble pas avoir encore vraiment tranché la question.
Michel Leflochmoan : «On les a essayés ensemble, « Ibra » et Turpel, que ce soit en Europa League ou en matches amicaux. Et ce n’est pas pour ça qu’on a marqué beaucoup de buts. Pour le moment, ils ne sont pas complémentaires. ils le seront peut-être un jour mais jouer avec les deux, ce n’est pas encore évident. Parce qu’en plus, il nous faut deux récupérateurs très forts dans l’axe et que, sur les côtés, j’ai de vrais ailiers et non pas des milieux excentrés. De toute façon, ce n’est pas en empilant les attaquants qu’on marque plus de buts.»
Et Frédéric Marques, il sera prêt quand ?
L’attaquant en provenance du Racing Club de Strasbourg est toujours en train de refaire son retard avec le groupe. Arrivé au dernier jour du mercato, il accuse un déficit dans bien des domaines mais pourrait encore tout chambouler d’ici très peu de temps si sa réputation flatteuse est fondée et qu’il convainquait Michel Leflochmoan de l’intégrer à son onze de base. Qui en ferait les frais? Comment l’organisation suivrait-elle? Sera-t-elle encore plus convaincante avec lui?
Michel Leflochmoan : «Déjà lors de mon premier passage au F91, quand il évoluait à Amnéville, on avait un œil sur lui. Mais il est arrivé tard et devait trouver ses repères. Je lui ai expliqué quelles étaient les règles concernant les transférés et sélectionnables. C’est un garçon très adroit devant le but, très bon en général dans les vingt derniers mètres et qui est conscient que pour que je le fasse rentrer, il faudra une blessure – ce que je ne souhaite pas – d’un des quatre offensifs ou une baisse de forme. Mais il faut attendre après la mini-trêve internationale. Les cartes seront redistribuées. Et cela ne vaut pas que pour l’attaque.»
Julien Mollereau