La traditionnelle épreuve internationale, annulée l’an passé, fait son retour. Et le plein d’engagés !
Plusieurs fois contraints de rentrer dans le rang, bloqués dans leur volonté d’offrir aux coureurs et au public leur lot d’émotions fortes, les dirigeants de l’ACC Contern ont retrouvé le sourire ces derniers mois. Après les épreuves du Grand Prix Faber et de la Charly-Gaul, voici leur fameux cross international. Une épreuve déplacée à ce samedi, suivant une tendance déjà observée par plusieurs clubs au pays, ce qui offre une meilleure visibilité, même si bien sûr la pluie annoncée est un bonus dont ils se seraient sans doute bien passés…
Dans les faits, avant que les courses ne soient lancées, une première constatation. Les organisateurs ont refusé du monde. Oui, c’est bien ça, un maximum de 80 concurrents était requis pour la course élite/espoirs chez les hommes. Ils seront donc 77, un peu moins que 80, alors que généralement, pour les épreuves régionales, une quarantaine d’unités se rangent sur la grille de départ.
Épreuve internationale oblige, les listes d’engagés débordent dans toutes les catégories, ce qui signifie un très net engouement sportif depuis depuis plusieurs mois.
L’occasion sera belle de revoir chez les dames la jeune espoir Marie Schreiber, laquelle, après quatre manches de Coupe du monde, occupe le 55e rang UCI. C’est très difficile de savoir où elle pourra se situer, d’autant plus que le lendemain, on la retrouvera en Coupe du monde du côté d’Overijse. Il ne lui faudra pas jeter toutes ses forces dans cette bataille conternoise, elle qui apprend justement à gérer son capital, ce qui n’est pas forcément évident au long d’une saison hivernale, de surcroît lorsqu’on n’a que dix-huit ans.
Marie Schreiber à domicile
Évidemment, sa 24e place acquise récemment sur le circuit américain de Fayetteville (Arkansas), là où se dérouleront les prochains Mondiaux 2022 fin janvier, a marqué les esprits. La pluie et la boue étaient au rendez-vous. «J’adore ces conditions et je me suis bien amusée», rappelait-elle après coup. Surtout, le circuit américain, d’une largeur accentuée, permettait d’effectuer des dépassements depuis l’arrière, où elle est cantonnée pour le moment en Coupe du monde. Généralement, le plus dur est de refaire surface sur des tracés ne permettant que bien peu de dépassements. On relèvera que ses autres résultats n’avaient rien d’infamant. Ce samedi à Contern, elle retrouvera un circuit large, de la boue et de la pluie. Et une place en première ligne. Au niveau de l’adversité, le danger viendra de la Belge Suzanne Verhoeven (25 ans), qui vient de terminer à la 23e place de la manche de Coupe du monde de Zonhoven (Marie Schreiber avait pris la 34e place).
Chez les hommes, c’est une certitude, aucun coureur élite luxembourgeois ne pourra être en mesure de lutter pour un podium. On ne leur en voudra pas. La liste des prétendants est forcément longue comme le bras. Mais on notera, alors que ce samedi la concurrence est réduite, si ce n’est une épreuve américaine et le championnat de Finlande (!), que les grands noms se sont réservés pour l’enchaînement belge Coupe du monde, dimanche, à Overijse et Koppenbergcross, lundi 1er novembre…
Mais on reverra avec plaisir des noms comme Steve Chainel. Le Français, consultant d’Eurosport France pour les courses sur route et à la tête de son équipe, Cross Team Legendre, reste un compétiteur aguerri du haut de ses 38 ans. Un coureur qui avait terminé en son temps quatrième d’un Mondial, du côté de Zeddam, en 2006. Bon, c’est vrai, ça remonte…
La belle curiosité Haussler
Deux favoris semblent se détacher. D’abord le Belge Thijs Aerts. Classé 22e au classement UCI, le coureur de 24 ans, qui porte les couleurs de la puissante Baloise Trek Lions, s’est classé 22e en Coupe du monde à Zonhoven. La semaine d’avant, il terminait 14e à Iowa City, toujours en Coupe du monde. C’est surtout le vainqueur sortant, puisqu’il s’était imposé ici même (et sous la pluie!).
Mais peut-être plus encore, l’Espagnol Felipe Orts (Burgos-BH) fait impression. Il s’est classé 18e dans le sable de Zonhoven. Mais une semaine plus tôt, il avait fini septième en Superprestige à Ruddervoorde. Par ailleurs, les Belges Lander Loockx et Ward Huybs ou le Français Théo Thomas, qui comme Marie Schreiber roule pour l’équipe de Bart Wellens, Tormans-Circus, joueront tous le podium.
On reverra également avec plaisir l’Allemand Sascha Weber (Trek-Vaude), vainqueur dimanche dernier à Mondorf. Reconverti au marathon VTT, il dispose d’une belle condition, même si le cross n’est plus sa priorité. Il viendra avec son pote australien Heinrich Haussler.
Cet ancien vainqueur d’étape sur le Tour et la Vuelta, deuxième d’un Milan-Sanremo et d’un Tour des Flandres, reste à 37 ans un coursier atypique. Il possède encore un an de contrat chez Bahrain pour 2022 et il semble courir désormais pour le plaisir. Et rappelez-vous, il vient de terminer dixième de… Paris-Roubaix ! En participant aux cyclo-cross, il joint l’utile à l’agréable, car il s’agit ici d’entraînement évidemment. Il ne passera sans doute pas inaperçu.
Côté luxembourgeois enfin, Cédric Pries (Leopard), Raphaël Kockelmann (Differdange) en très nette progression ces derniers temps, Scott Thilges (LG Alzingen) ou en encore Ken Conter (Snooze), qui viennent de montrer de belles choses, chercheront à faire du mieux possible et à finir dans le tour du vainqueur.
Denis Bastien
Les épreuves
12h : débutants (21 engagés)
13h : juniors (36 engagés)
14h : dames (41 engagées)
15h15 : Elite/espoirs (77 engagés)