La station d’épuration de Beggen, en service depuis 1920, a besoin de nouveaux travaux d’adaptation aux contraintes démographiques et environnementales actuelles. Ce chantier d’ampleur a été lancé officiellement mercredi.
Après plusieurs agrandissements et modernisations, dont les derniers travaux réalisés entre 2007 et 2012, tandis que la Ville de Luxembourg recensait quelque 96 000 habitants, la station de Beggen affichait alors une capacité de 210 000 équivalents-habitants.
Aujourd’hui, la station traite les eaux usées en provenance du territoire de la capitale, des communes de Bertrange, Strassen et Leudelange ainsi que de Roedgen (commune de Reckange-sur-Mess) et de la partie ouest du Findel (commune de Sandweiler).
Pour répondre au développement urbain accru à l’intérieur du bassin, une nouvelle adaptation de la capacité épuratoire est donc nécessaire. La première pierre symbolique a été posée mercredi matin, en présence des élus concernés. De nombreuses étapes jalonneront le chemin avant la mise en service définitive de la totalité des infrastructures d’ici à 2030.
L’extension dans sa globalité permettra de faire face aux besoins pour au moins les trente prochaines années, selon la Ville de Luxembourg. La capacité de traitement de la station passera de 210 000 à 450 000 équivalents-habitants, pour un débit journalier moyen de 51 271 m3/h. Pour y parvenir, la densification des équipements sera réalisée « de façon logique et ordonnée » au travers d’un ensemble respectueux de l’environnement. L’emprise architecturale devra se fondre harmonieusement dans le paysage et une renaturation de l’Alzette proche est également au programme, assure la Ville.
Techniquement, pour ce qui relève du traitement des eaux usées, il est prévu la construction :
– d’une nouvelle décantation primaire permettant de piéger une première partie de la pollution particulaire et de produire des boues primaires grâce à quatre lignes de traitement parallèles et autant de bassins à 945 m3. L’eau clarifiée sera ensuite recueillie en surface par des goulottes et dirigée vers le traitement biologique.
– d’un nouveau traitement biologique du type SBR (sequencing batch reactor). Ce sera la plus grande structure sur le site avec 3 x 3 réacteurs biologiques fonctionnant de façon indépendante. Ces neuf réacteurs, pouvant accueillir un volume d’eau total de 1 155 000 m3, permettront d’effectuer successivement la nitrification et la dénitrification dans un même bassin.
– d’une nouvelle installation dédiée à l’élimination des micropolluants, notamment par le traitement à l’ozone et l’absorption sur charbon activé granulé.
Concernant le traitement des boues, le projet comprend la construction :
– d’une installation pour épaississement mécanique des boues activées en excès. L’épaississement est une étape incontournable pour réduire les volumes des boues issues des filières de traitement des eaux usées et sera réalisée dans un bâtiment de 805 m² et 10 m de haut qui abritera quatre machines de criblage et autant d’épaississeurs de filtre à bande, de même qu’une installation de dosage de polymère.
– d’une troisième tour de digestion d’une hauteur de 17,5 m, d’un volume utile de 4 900 m3, ainsi que la modernisation des deux tours existantes (d’un volume chacune de 4 500 m3) avec renouvellement des systèmes d’alimentation, de brassage, de récupération de biogaz, etc.
L’enveloppe financière est actuellement estimée à 295 314 228,24 euros TTC, en partie financés par une aide étatique évaluée à 106 000 000 euros, sous réserve du vote d’une loi de financement correspondante par la Chambre des députés. Le solde des dépenses étant réparti sur les six communes raccordées à la station, la Ville de Luxembourg contribuera à hauteur de 159 234 301 euros (84,1% du montant total).